[revistasenfrancés] elmensajerointernacional_n°1141del 13 al 19 de septiembrede2012

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    3 : H I K N L I = X U X Z

    U V : ? l @ b @ e @ b @ k ;

    M0

    3183-1141-

    F:3,5

    0E

    BelgiqueHaro sur Arnault

    SyrieSeize ans dans les geles dAssad

    IndeLe cot de la panne Afri

    queCFA:2600FCFA-Algrie:450DA

    Allemagne:4,00-Aut

    riche:4,00-Canada:5,95$CAN

    DOM:4,20-Espagne:4,00-E-U:5,95$US-G-B:3,50

    Grce:4,00-Irlande:

    4,00-Italie:4,00-Japon:700

    Maroc:30DH-Norvge

    :50NOK-Portugalcont.:4,00

    Suisse:5,90CHF-Tunis

    ie:4,50DTU-TOM:700CFP

    ourrierinternational.com 1141 du 13 au 19 septembre 2012

    Fra

    3,5

    Etats-Unis Le shrif qui fait peur

    Tousgaux !Les ingalits se creusent,

    mais elles ne sont pas une fatalit.

    Enqute sur un flaumondial.

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    n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012

    Editorial

    Zones deturbulences

    Attention, danger. Au momento le peuple amricain sap-prte (r)lire un (nouveau)prsident, o le peuple chinoisse prpare subir larrivedune nouvelle gnration dedirigeants, les deux empiressont confronts au mme mal :la monte irrsistible des

    ingalits. Oublie, la Constitution amricaine, quipromet dans son prambule dtablir la justice.Jet dans les rizires, le Petit Livre rouge de Mao,qui prtendait instaurer lgalit absolue. A Wall Streetou dans les grands palaces en marbre de Pkin, lesmilliardaires, banquiers, dignitaires du Parti com-muniste et privilgis se pavanent, tandis que dansle Dakota ou le Mississipi, dans les provinces duGansu ou du Ghizhou, les pauvres trinquent surfond de crise et de dsquilibres rgionaux. Riende nouveau, pourrait-on se dire quand on connatla violence des recettes librales doutre-Atlantiqueet la brutal it de l conomie social iste demarch en Chine.Longtemps, ces deux modles ont fonctionn, pro-duisant du rve et de la richesse, faisant oublier lacohorte des laisss-pour-compte. Mais avec dsor-

    mais 50 millions de pauvres aux Etats-Unis et unchmage suprieur 8 %, lascenseur social amricaina dcroch. Le ralentissement actuel de lconomiechinoise, quant lui, corne srieusement le pactedu pouvoir communiste, troquant la croissance duPIB contre la stabilit politique. Au point que ledsordre social guette les deux gants de la plante.Aux Etats-Unis, lconomiste Joseph Stiglitz tire lesignal dalarme : dans son dernier ouvrage, Le Prixdes ingalits*, il affirme que le rve amricain a vcu.En Chine, pays des 960 000 millionnaires (en dol-lars), le gouvernement a renonc depuis onze ans publier lindicateur officiel des ingalits, le coeffi-cient de Gini, sous prtexte de statistiques incom-pltes. Cest dire si le sujet est sensible. Il figureraen tte des priorits du prochain locataire de laMaison-Blanche et du probable futur numro unchinois, Xi Jinping. Stopper la centrifugeuse desingalits, voil un programme de gouvernement.Eric Chol

    * Ed. Les liens qui librent.

    En couverture :

    Illustration de Beppe Giacobbe, Milan

    5

    Sommaire

    6 Plante presse8 A suivre10 Les gens12 Controverse

    En couverture

    14 Tous gaux !Il y a un an naissait New Yorkle mouvement Occupy Wall Streetavec pour slogan Nous sommesles 99 %, en rfrence aux disparitsde revenu et de pouvoir. De plus en plusdtudes pointent les effets dltresdes ingalits sur lensemblede la population. Mais lingalitest un phnomne rcentdans lhistoire de lhumanit,nous disent des anthropologues.

    Dun continent lautre20 France

    Polmique Pas de sympathiepour Bernard ArnaultEn librairie Hollande et ses femmesFait divers Quatre cadavresdans le dcor

    22 EuropeAllemagne Mission impossiblepour nous, les jeunesHongrie Le gouvernement Orbndans le gupier du Caucase

    Russie Consacrer dix minutes par jour la contestationSude Un mauvais coup de pubpour les droits de lhomme ?26 AmriquesEtats-Unis Joe Arpaio, le shrifde la peurQubec Un acte de violencequi ne nous ressemble pasBrsil A Rio, le foot renat sur la plage31 AsieSingapour Largent des uns ne faitpas le bonheur de tousCambodge Les bars th vert,lvasion des jeunesInde On doit vivre dans le noir

    et dans lignorance

    40EcologieEspagne : des fortsbrles replanter ou pas

    32 IndeOn doit vivre dans lenoir et dans lignorance

    34 Moyen-Orient

    Egypte Pour un tourisme halal friendlyIsralMfiez-vous de la Terre sainteSyrie Bachar, le vrai responsable36 AfriqueTunisie Le processus de transition senliseKenya Sur la cte, linsurrection qui vient...38 EconomiePortugalLa vie quotidiennedes hommes du FMI39 SciencesMdecine Enfin un implantqui carbure au glucose40 EcologieSylviculture Espagne : des fortsbrles replanter... ou pas42 MdiasPresse crite Du papier glacpour masquer la guerre

    Long courrier44 Thtre En attendant Godotau Portugal48 Interview La prison, ma libert51 Tlvision Dans la vidothquede Bergman52 Le livre Zadie Smith54 Insolites Conte de fes avec herps

    DOUARDCAUPEIL

    26Etats-UnisJoe Arpaio, le shrifde la peur

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    Plante presse6 Courrier international | n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012

    Church Times34 000 ex.,Royaume-Uni, hebdomadaire.Fond en 1863 pour dfendre

    les valeurs anglicanes,Temps de lEglise a faitvoluer sa ligne ditorialedans les annes 1940 poursouvrir lactualitgnraliste. Si la majorit dessujets traits le sont traversle prisme des prceptesanglicans, lhebdomadairelaisse la parole aux opinionsprogressisteset contradictoires.Daily Nation 220 000 ex.,Kenya, quotidien. Fonden 1962, ce titreindpendant, le plus lu des

    journaux knyans, nhsitepas se montrer trscritique lgard desautorits de Nairobi. Ilappartient au mme groupede presse que lEast African(lhebdomadaire de rfrence

    en Afrique de lEst).The Daily Telegraph840 000 ex., Royaume-Uni,quotidien. Atlantiste etantieuropen sur le fond,pugnace et engag sur laforme, cest le grand journalconservateur de rfrence.Fond en 1855, il estle dernier des quotidiensde qualit ne pas avoirabandonn le grand format.Expresso 140 000 ex.,Portugal, hebdomadaire.Lanc en 1973 par un dputsalazariste libral,le premier journal modernepour Portugais cultivs asduit par sa qualit et sonindpendance. Sa principaleoriginalit vient de son

    format, proche de celuidun quotidien. LExpressest lhebdomadaire le plus ludu pays.

    Fokus 22 000 ex., Sude,hebdomadaire. Cren dcembre 2005, le titreest le premier hebdomadairedinformations gnrales deSude. Cr sur le modlede Newsweek, il mleactualit de la semaine,analyses et reportagesambitieux sur la politiquenationale et internationale,les questions de socit,lconomie et la culture.Foreign Policy106 000 ex., Etats-Unis,

    bimestriel. Fond en 1970dans le but de stimulerle dbat sur les questionsessentielles de la politiquetrangre amricaine,le titre a longtemps t ditpar la Fondation Carnegie

    pour la paix internationaleavant dtre rachetpar le groupe WashingtonPost en 2008.Gazeta Wyborcza

    396 000 ex., Pologne,quotidien. La Gazettelectorale, fonde par AdamMichnik en mai 1989, estdevenue un grand titremalgr ses faibles moyens.Son ambition est doffrirun journal informatif et lac.Son supplment du jeudi,Duzy Format, cultivela tradition du reportagelittraire la polonaise.The Gazette 150 000 ex.,Canada, quotidien. FleuryMesplet, un Marseillais amide Benjamin Franklin, lanceen 1778 La Gazette ducommerce et des lettres, pour

    la ville et district de Montral.Depuis lan 2000, le titre faitpartie de lempire CanwestGlobal. Il est la voix de lacommunaut anglophonemontralaise.O Globo 258 000 ex., Brsil,quotidien. Depuis la rueIrineu-Marinho (du nomdu fondateur de lempiremdiatique Globo), le plusgrand quotidien de Rio, lafois populaire et dfenseurdes milieux daffaires, dittout aux Cariocas sur leurmgalopole et sur le mondeavec laide des chroniqueursles plus prestigieux du pays.The Guardian

    364 600 ex., Royaume-Uni,quotidien. Depuis 1821,

    lindpendance, la qualitet lengagement gauchecaractrisent ce titrequi abrite certains

    des chroniqueursles plus respects du pays.Het Laatste Nieuws

    350 000 ex., Belgique,quotidien. Fond en 1888,le grand quotidien populaire,libral et flamand mise avecsuccs sur les faits divers,les informations localeset sportives. Etabli dansla banlieue bruxelloise, LaDernire Nouvelle se targuedaborder tous les sujets.Jadaliyya (jadaliyya.com),Etats-Unis. Polmiqueest un webzine indpendantdit par lInstitut dtudesarabes bas Washington.Lanc en juillet 2010,il propose des articlesde journalistes et crivainssur des sujets politiques,

    conomiques et culturelsconcernant les paysdu monde arabe.Kapitalis (kapitalis.com),Tunisie. Lanc en mars 2010,ce portail dinformation enlangue franaise est ddi la Tunisie et aux autres paysdu Maghreb. Bien que centrsur lconomie, il sintresseaussi la culture, aux faitsde socit et la politiqueAl-Masri Al-Youm,Egypte, quotidien.Le premier numrode LEgyptien aujourdhuiest sorti dans les kiosquesen 2004. Proche depuisses dbuts de loppositionau prsident dchu HosniMoubarak, ce journalindpendant est lundes titres les plus populaires

    et les plus fiables du pays.An-Nahar55 000 ex.,Liban, quotidien. Le Joura t fond en 1933. Au fil desans, il est devenu le quotidienlibanais de rfrence.Modr et libral, il est lupar lintelligentsia libanaise.Now Lebanon(nowlebanon.com) Liban.Cr en 2007, le site proposeune couverture de lactualit,des analyses et une basedocumentaire ainsi que descartes concernant la viepolitique du Liban sur le planintrieur et international.Une version anglaise reprendcertaines de ses rubriques.New Scientist 175 000 ex.,Royaume-Uni,

    hebdomadaire. Stimulant,soucieux dcologie, bon

    vulgarisateur, le New Scientistest lun des meilleurs

    magazines dinformationscientifique du monde. Cren 1956, il ralise un tiersde ses ventes ltranger.El Pas392 000 ex.(777 000 ex. le dimanche),Espagne, quotidien. Nen mai 1976, six mois aprsla mort de Franco, Le Paysest une institution. Il estle plus vendu des quotidiensdinformation gnraleet sest impos commelun des vingt meilleurs

    journaux du monde. Pluttproche des socialistes,il appartient au groupede communication Prisa.The Phnom Penh Post5 000 ex., Cambodge,quotidien. Bimensuel sa cration en 1992, le titre

    est devenu quotidien en2008. Anim par une quipede journalistes cambodgienset expatris, il a rvlde nombreux scandalespolitiques et enqutergulirementsur les violationsdes droits de lhomme.Pblico 70 000 ex.,Portugal, quotidien. Lanc en1990, Public sest trs viteimpos, dans la grisaille de lapresse portugaise, par sonoriginalit et sa modernit.Sinspirant des grandsquotidiens europens,il propose une informationde qualit sur le monde.

    Rolling Stone1 200 000 ex., Etats-Unis,

    bimensuel. Cr en 1967,Rolling Stone a t le creusetdu nouveau journalismeamricain. De ces colonnessont sorties de grandesplumes comme Tom Wolfeou Hunter S. Thomson, leprtre dugonzo journalism.Cette bible des rockers

    Parmi nossources

    cettesemaine

    courrierinternational.com

    Courrier international n 1141

    Edit par Courrier international SA, socit anonyme avecdirectoire et conseil de surveillance au capital de 106 400 .Actionnaire Le Monde Publications internationales SA.Directoire Antoine Laporte, prsident et directeurde la publication ; Eric Chol.Conseil de surveillance Louis Dreyfus, prsident.Dpt lgal septembre 2012Commission paritaire n0712C82101.ISSN n 1 154-516 X - Imprim en France / Printed in France

    Rdaction 6-8, rue Jean-Antoine-de-Baf, 75212 Paris Cedex 13Accueil33 (0)1 46 46 16 00 Fax gnral 33 (0)1 46 46 16 01Fax rdaction33 (0)1 46 46 16 02Site webwww.courrierinternational.comCourriel [email protected]

    Directeur de la rdaction Eric Chol

    Rdacteurs en chefJean-Hbert Armengaud (16 57),Claire Carrard (dition, 16 58), Odile Conseil (web, 16 27)Rdacteurs en chef adjoints Catherine Andr (16 78),Raymond Clarinard (16 77), Isabelle Lauze (16 54)AssistanteDalila Bounekta (16 16)Rdactrice en chef technique Nathalie Pingaud (16 25)Direction artistique Sophie-Anne Delhomme (16 31)Directeur de la communicationet du dveloppementAlexandre S cher (16 15)Conception graphique Mark Porter Associates

    EuropeCatherine Andr (coordination gnrale, 16 78), Danile Renon (chefde service adjointe Europe, Allemagne, Autriche, Suisse almanique, 16 22), ChloBaker(Royaume-Uni, 19 75), Gerry Feehily (Irlande, 19 70), Lucie Geffroy (Italie,16 86), Daniel Matias (Portugal, 16 34), Iwona Ostapkowicz (Pologne, 16 74),Marie Bloeil (chef de rubrique France, 17 32), Iulia Badea-Gurite (Roumanie,Moldavie, 19 76),Wineke de Boer(Pays-Bas), Solveig Gram Jensen (Danemark,Norvge), Alexia Kefalas (Grce, Chypre), Mehmet Koksal (Belgique), KristinaRnnqvist (Sude),Mlodine Sommier(Finlande), Alexandre Lvy (Bulgarie,coordination Balkans), Agns Jarfas (Hongrie), Mandi Gueguen (Albanie,Kosovo), Miro Miceski (Macdoine), Martina Bulakova (Rp. tchque,Slovaquie), Kika Curovic (Serbie, Montngro, Croatie, Bosnie-Herzgovine),Marielle Vitureau (Lituanie), Katerina Kesa (Estonie) Russie, est delEurope Laurence Habay (chef de service, 1636), Alda Engoian (Caucase,Asie centrale), Larissa Kotelevets (Ukraine)AmriquesBrangre Cagnat(chef de service Amrique du Nord, 16 14), Eric Pape (Etats-Unis), Anne Proenza(chef de rubrique Amrique latine, 16 76), Paul Jurgens (Brsil)Asie AgnsGaudu (chef de service, Chine, Singapour, Tawan, 16 39), Christine Chaumeau(Asie du Sud-Est, 16 24), Nak Desquesnes et Ingrid Therwath (Asie du Sud,1651), Ysana Takino (Japon, 16 38), Zhang Zhulin (Chine, 17 47), ElisabethD. Inandiak (Indonsie),Jeong Eun-jin (Cores),Kazuhiko Yatabe (Japon)

    Moyen-Orient Marc Saghi (chef de service, 16 69), Hamdam Mostafavi(Iran, 17 33), Hoda Saliby (16 35), Pascal Fenaux (Isral), PhilippeMischkowsky (pays du Golfe), Pierre Vanrie (Turquie)AfriqueOusmaneNdiaye (chef de rubrique, 16 29), Hoda Saliby (Maghreb, 16 35), Chawki Amari(Algrie), Sophie Bouillon (Afrique du Sud) Economie Pascale Boyen (chefde service, 16 47) Sciences Anh Ho Truong(chef de rubrique, 16 40) LongcourrierIsabelle Lauze (16 54), Roman Schmidt Insolites ClaireMaupas (chef de rubrique, 16 60) Ils et elles ont dit Iwona Ostapkowicz(chef de rubrique, 16 74)

    Site Internet Hamdam Mostafavi (chef des informations, 17 33),Catherine Guichard (rdactrice, 16 04), Pierrick Van-Th (webmestre,1682), Paul Blond (rdacteur, 16 65), Mathilde Melot, Albane Salzberg(marketing)

    Agence CourrierSabine Grandadam (chef de service, 16 97)

    Traduction Raymond Clarinard (rdacteur en chef adjoint, 16 77), NatalieAmargier(russe), Catherine Baron (anglais, espagnol), Isabelle Boudon(anglais, allemand), Franoise Escande-Boggino (japonais, anglais), CarolineLee (anglais, allemand, coren), Franoise Lemoine-Minaudier(chinois),JulieMarcot (anglais, espagnol, portugais), Daniel Matias (portugais), Marie-Franoise Monthiers (japonais), Mikage Nagahama (japonais), Ngoc-Dung Phan (anglais, italien, vietnamien),Olivier Ragasol (anglais, espagnol),Danile Renon (allemand), Mlanie Sinou (anglais, espagnol), Leslie Talaga

    Rvision Jean-Luc Majouret (chef de service, 16 42), Marianne Bonneau,Philippe Czerepak, Fabienne Grard, Franoise Picon, PhilippePlanche, Emmanuel Tronquart (site Internet)

    Photographies, illustrations Pascal Philippe (chef de service, 16 41),Lidwine Kervella (16 10), Stphanie Saindon (16 53)

    Maquette Bernadette Dremire (chef de service), Catherine Doutey,Nathalie Le Drau, Gilles de Obaldia, Josiane Petricca, Denis

    Scudeller, Jonnathan Renaud-Badet, Alexandre Errichiello, ClineMerrien (colorisation)Cartographie Thierry Gauth (16 70)InfographieCatherine Doutey(16 66)

    Calligraphie Hlne Ho (Chine),Abdollah Kiaie (Inde), Kyoko Mori (Japon)

    InformatiqueDenis Scudeller(16 84)

    Directeur de la production Olivier Moll Fabrication NathalieCommuneau (directrice adjointe) et Sarah Trhin (responsable defabrication) Impression, brochage Maury, 45330 Malesherbes

    Ont particip ce numroGilles Berton, Jean-Baptiste Bor, IsabelleBryskier, Sophie Courtois, Monique Devauton, Julie Gurineau, EricJudrin, Nathalie Kantt, Vronique Labont, Laurent Laget, VirginieLepetit, Carole Lyon, Valentine Morizot, Maria Nogueira, MariannePfister, Nicole Thirion, Maddalena de Vio, Zaplangues, ThomasWerkmeister

    Secrtaire gnral Paul Chaine (17 46).Assistant es : NoluennBizien (16 52), Sophie Nzet (Partenariats, 16 99), Sophie Jan GestionJulie Delpech de Frayssinet (responsable, 16 13). Comptabilit : 01 48 8845 02. Responsable des droits Dalila Bounekta (16 16)Ventes aunumro Responsable publications : Brigitte Billiard. Direction desventes au numro : Herv Bonnaud. Chef de produit : Jrme Pons(0 805 05 01 47, fax : 01 57 28 21 40) . Diffusion internationale : Franck-OlivierTorro (01 57 28 32 22). Promotion : Christiane Montillet

    MarketingSophie Gerbaud (directrice, 16 18), Vronique Lallemand (16 91),Lucie Torres (17 39), Romassa Cherbal (16 89).

    Publicit M Publicit, 80, boulevard Blanqui, 75013 Paris,tl. : 01 57 28 20 00. Directrice gnrale : Corinne Mrejen. Directeurde la publicit : Etienne Grassot ([email protected],38 63).Directrice de clientle :Hedwige Thaler([email protected],38 09).Chef de publicit : Marjorie Couderc (marjorie.couderc @mpublicite.fr,37 97).Assistante commerciale: Carole Fraschini([email protected],36 68). Littrature: Diane Gabeloteau ([email protected]).Rgions: Eric Langevin ([email protected], 14 09).Annoncesclasses : Cyril Gardre ([email protected], 13 03). Excution :Graldine Doyotte (01 57 28 39 93). Site Internet Alexandre deMontmarin (alexandre. demontmarin@ mpublicite.fr, 01 53 38 46 58).

    Modifications de services ventes au numro, rassortsParis 0805 05 01 47, province, banlieue 0 805 05 0146

    Service clients abonnements: Courrier international,Service abonnements, A2100 - 62066 Arras Cedex 9.Tl. : 03 21 13 04 31 Fax : 01 57 67 44 96 (du lundi au vendredide 9 heures 18 heures). Courriel : [email protected]

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    Courrier international, USPS number 013-465, is published weekly 49 timesper year (triple issue in Aug, double issue in Dec), by Courrier International

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    Ce numro comporte un encart Abonnement sur les exemplaires

    kiosque ; un message Tlrama sur les exemplaires abonns et unencart Atlas la Vie sur certains exemplaires abonns.

    Surleweb

    www.cou

    rrie

    r

    internatio

    nal.c

    om

    publie galement desenqutes de politiqueintrieure et des grandsreportages.

    Rousski Journal2 000 ex., Russie, mensuel.Initialement cr surInternet, Le Journal russeexiste depuis avril 2008en version papieret se prsente commeune revue intellectuelle.Il Sole-24 Ore 410 000 ex.,Italie, quotidien. Le journalde rfrence en matireconomique de lautre ctdes Alpes. Austre, il nen estpas moins extrmement bieninform. Pour conforter sonleadership, il tend aujourdhui laisser plus de place lactualit non conomique,avec un certain succs.Der Spiegel 1 076 000 ex.,Allemagne, hebdomadaire.Un grand, trs grand

    magazine denqutes,lanc en 1947, agressivementindpendant et qui a rvlplusieurs scandalespolitiques.The Star280 000 ex.,Malaisie. Quotidien tabloden anglais, cr en 1971 Georgetown (Etat dePenang). Devenu national en1976, il dmnage de KualaLumpur Petaling Jaya, une

    ville satellite de la capitale,en 1981. Il est dot de quatreditions rgionales.Svenska Dagbladet190 000 ex., Sude,quotidien. Fond en 1884,Le Quotidien de Sude,conservateur, a t racheten lan 2000 par le groupenorvgien Schibstedt. Engrande difficult financire,

    il est pass en 2001en format tablod. Il offrede bonnes pages culturelles.Tehelka 100 000 ex., Inde,hebdomadaire. Cr en 2000,Tehelka tait lorigine un

    journal en ligne connu pourson indpendance. Devenumagazine en 2004, il a btisa rputation grce sesenqutes sur la corruption etest devenu une rfrence enrvlant les scandales lis autrucage des matchs de cricket.Die Zeit 464 400 ex.,Allemagne, hebdomadaire.Le magazine delintelligentsia allemande.Tolrant et libral, cest ungrand journal dinformationet danalyse politique.

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    8 Courrier international | n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012

    Union europenne

    Les femmes en tte,ce nest pas pour demainMenaces sur les quotas de femmes lchelle europenne, salarme laSddeutsche Zeitungdeux jours aprsque Viviane Reding, commissaireeuropenne la Justice, a confirmsa volont dimposer ds 2020, souspeine de sanctions, 40 % de femmes dansles conseils de surveillance des grandesentreprises. Le 5 septembre, pas moinsde dix pays membres, dont la Grande-Bretagne, en ont rejet lide. Le projetva finir dans un tiroir, commente lequotidien de Munich, mais cest bien ainsi.La commissaire manque daudace. Si elleveut des femmes aux postes responsabilit,

    elle doit aussi proposer la parit dans lesdirectoires des entreprises.Imperturbable,Viviane Reding dfendra son projetde directive en ltat en octobre.

    Chine

    Bo Xilai chapperaitaux poursuites judiciairesWang Lijun, ancien chef de la policede Chongqing, par lequel le scandaleBo Xilai a t rvl, a t mis en examenle 6 septembre pour dfection, abus depouvoir et corruption. En fvrier, Wangstait rfugi au consulat des Etats-Unis Chengdu, non loin de Chongqing,

    avant de rvler la police chinoiselimplication de Gu Kailai, pousede Bo Xilai, dans lempoisonnementde lhomme daffaires britannique NeilHeywood. En aot, celle-ci a tcondamne la peine capitale avec sursisde deux ans. A lapproche du 18e Congrsdu PCC, qui doit entrinerun renouvellementcomplet de la direction,on ignore encore le sort deBo Xilai, dj dchu de sonposte de chef du Partide Chongqing.Mais, selon le sitedu mensuelhongkongais

    A suivre

    Kaifang, il serait dmis de toutes sesfonctions au sein du Parti sans en treexclu, et ne serait pas poursuivipnalement.

    Iran-Canada

    RuptureradicaleLe Canada a cd aux pressions des Etats-Unis et du rgime sioniste [Isral], titraitKayhan, quotidien ultraconservateurde Thran, au lendemain de lannoncepar Ottawa de la rupture des relationsdiplomatiques avec la Rpubliqueislamique. Le 6 septembre, le ministre

    canadien des Affaires trangres JohnBaird a annonc la fermeture

    de son ambassade Thran et lexpulsiondes diplomates iraniensde son pays. Raisons

    invoques ? Le soutien de Thranau rgime de Bachar El-Assad,le dveloppement de son programmenuclaire, les menaces contre Isralet les violations des droits de lhomme,entre autres. Un argumentaire peu

    valable pour la presse iranienne,qui considre quil ne sagit quede la volont dOttawa de renforcerses relations avec Isral...

    Irak

    Risques dune explosiongnraleLe 9 septembre, un tribunal irakiena condamn mort par contumacele vice-prsident sunnite irakien TareqAl-Hachemi, rfugi en Turquie. Cettedcision a immdiatement plong lIrakdans un tat de violence sans prcdent.En deux jours, plusieurs attentats

    revendiqus par Al-Qaida ont fauch desdizaines de vies et caus des centainesde blesss. Le Premier ministre chiiteet pro-iranien Nouri Al-Maliki est accusdtre le responsable de cette situation.Les Arabes sunnites trouvaient dj quilles perscutait, et maintenant les Kurdesvoient dun mauvais il sa volontde mettre au pas les rgions mixtesarabo-kurdes, dont le statut na pasencore t tranch. Le quotidienAsharqAl-Awsataccuse Al-Maliki de vouloirmonopoliser tous les rouages du pouvoir.

    Malaisie

    Terres rares : premireusine hors de Chine

    Le traitement des terres rares devraitcommencer en octobre prochain danslusine australienne Lynas, situedans lest de la Malaisie. Aprs des moisde manifestations et de lutte devantles tribunaux par les opposants auprojet, lentreprise a obtenu le feu vertdu gouvernement malaisien. Le mtal

    sera extrait de la mine de Mount Welden Australie et transport par bateaujusquen Malaisie. Dans lditiondominicale du quotidien malaisienThe Sun, le directeur de lentrepriseannonce le traitement de rsidus dontla forte toxicit inquite les dfenseursde lenvironnement. Plus de20 000 personnes avaient manifesten fvrier dernier pour dnoncerles risques environnementaux. Dansles annes 1980, une usine de Mitsubishiavait contamin lair et la nappephratique dans une autre rgion dupays. Plusieurs personnes avaient alorst traites pour des cancers, rappellele site InternetAsia Sentinel.

    Grve de la faim La dissidente Marta Beatriz Roque, 67 ans,a annonc le 10 septembre La Havane quelle entamaitune grve de la faim, rapporte El Nuevo Herald. Douze autresopposants, dont certains sont en prison, se sont joints sa grve. Ils entendent protester contre laugmentationdu harclement que le gouvernement exerce sur les militantsde lopposition, une situation que le monde trouve normale.

    Afrique du Sud

    Le syndicat historiquediscrdit

    13 septembre (jusquau 16)Visite du pape Benot XVIau Liban, alors que leschrtiens dOrient sont plusque jamais menacset diviss, notammentsur la question syrienne.

    Quatrime round, Vienne,des discussions autourdu statut de la Transdniestrie,rgion scessionnisterussophone de Moldavie.Autour de la tablede ngociations, desreprsentants de Moldavie,

    Transdniestrie, Russie,

    Ukraine, de lOSCE et deuxobservateurs de lUE et desEtats-Unis (format 5+2).

    15 septembreUne nouvelle ditionde la Marche des millionscontre le rgime actuelest prvue Moscou et dansdautres grandes villesde Russie. Comme toujours,les ngociations sont duresentre les organisateurset les autorits moscovites propos de litinraire

    de la manifestation.

    Les syndicats espagnolsorganisent, Madrid,une grande manifestationcontre le plan de r igueur.

    Au Portugal, lappeldun groupe de citoyenssur Facebook Que la trokaaille se faire voir !, plusieursdizaines de milliersde personnes prvoientde manifester.

    18 septembreOuverture New York de la67e session de lAssemble

    gnrale des Nations-Unies. E P A / M A X P P P B A Z U K I M U H A M M A D / R E U T E R S A N D Y W O N G / A P / S I P A S I P H I W E S I B E K O / R E U T E R S

    Cuba

    Agenda

    17 septembre La Cosatu, alliepolitique cl de lANC, le parti aupouvoir, joue son avenir lors de soncongrs annuel, quelques semainesaprs le plus violent conflit social deces dernires annes. Le NUM(syndicat national des mineurs), affili la Cosatu, est en difficult depuis ledrame de Marikana (la police a tir surdes mineurs. Bilan : 34 morts).Les grvistes nont pas t soutenus

    par le NUM et la Cosatu.

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    concerne certaines dentre elles ?: voil lerefrain de ses discours au Congrs. Elle a votcontre les fameux 700 milliards de dollarsdu budget fdral destins sauver lesbanques de la faillite [en 2008]. Due parBarack Obama, elle considre quil avait lesbanquiers sa merci et quil pouvait changerles rgles du jeu avant de leur accorderde nouveaux prts. Selon elle, la nouvellelgislation rgulant les marchs financiers,adopte pendant la prsidence dObama,est insuffisante. Tout comme avant la crise,explique-t-elle, les banques peuvent spculeravec largent de leurs clients sans trop derisques. Les grands-parents paternels deMme Kaptur, arrivs aux Etats-Unis la findu XIXe sicle, taient originaires de Znin,dans la rgion de Cujavie en Pologne. Du ctmaternel, ctaient des Polonais dUkraine.Menacs par la famine quand les bolcheviks

    prirent leur dernire vache, ils senfuirentjusquen Amrique. Les parents de MarcyKaptur tenaient une picerie Toledo,qui vendait de la saucisse polonaise etdes concombres au sel. La dpute habitetoujours la maison familiale. En 1973,elle a fait un voyage dans les pays du bloccommuniste, jusquau village de ses anctresen Ukraine. Nous tions dguises enpaysannes. Nos proches ont fait boire les policierspour quon soit en scurit, sourit la dpute

    Kaptur. Ce sont ses lecteurs qui lui ontparl du massacre dofficiers polonais

    Katyn, perptr par les Sovitiquesen 1940. Grce elle, tous les documentssur le sujet figurant dans les archivesamricaines seront bientt dclassifis.

    Dans ma circonscription, jai des prochesde ces gens et des survivants des campssovitiques, explique Mme Kaptur. Lorsde mes prgrinations travers lURSS,jai compris que leur histoire a t perdue,

    na jamais t dvoile. Jaimerais biensauver leur identit, dpoussirer

    leur mmoire collective.Mariusz Zawadzki

    Les gens10 Courrier international | n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012

    Marcy Kaptur

    Une femme poigneinvincible

    Gazeta Wyborcza (extraits) Varsovie

    M

    arcy Kaptur est la damede fer du Congrs amricain.Depuis 1982, elle se prsentedans sa ville natale de Toledo,

    dans lEtat de lOhio.La premire fois, elle a t lue

    avec 20 % davance sur son adversairerpublicain, qui avait pourtant dpens troisfois plus quelle pour sa campagne. Depuis,elle est gagnante (le mandat la Chambre desreprsentants dure deux ans), et dire quellegagne est un euphmisme : elle broieses concurrents, remportant 70 % desvoix, voire plus. Aucune autre femmedans le Congrs actuel na autant devictoires lectorales son actif. Lesecret de son indestructibilit ?La fidlit aux lecteurs, rpondMarcy Kaptur. Dans deux mois, elleva se prsenter pour la seizimefois. Cette fois-ci, elle va sattaquer

    Samuel Joseph Wurzelbacher,le clbre Joe le plombier,lhomme de la foule qui a accusBarack Obama [pendant lacampagne prsidentielle de 2008]de vouloir augmenter les impts.Candidat rpublicain, Joe le plombierest certes populaire, mais na aucunechance face Mme Kaptur. Elle expliquequelle est la personne la mieux place pourdfendre les intrts de Toledo. Ce ne sont

    pas des paroles en lair : elle sige dans deuxcommissions de la Chambre qui dcidentdu partage des fonds publics, du budget etdes dpenses fdrales. Si les dmocratesobtiennent la majorit, elle prsidera laseconde. Elle ne dclare aucun autrepatrimoine quelques centaines demilliers de dollars. Cest peu pour undput et trs peu pour une dputeaussi influente quelle. Dans le pass, ellea vot contre laugmentation des salairesdes lus. Elle touche une indemnit, maisla reverse des uvres de charit. Pourtant,les gros sous lintressent, cest mme sonobsession : elle ne rate aucune occasiondattaquer les grandes banques et Wall Street.Pourquoi paieraient-ils trois fois moins dimpt

    que les PMI Toledo ? Et pas du tout en ce qui

    Ils et elles ont dit

    Aleida Guevara, mdecin, cubaine,fille de Che Guevara

    DsintresseNous ne voulonspas en tirer profit,mais cest dur devoir comment elleest exploite.Ellena rien contre lesaffiches, drapeaux,cartes postales, graffitiset tee-shirts reproduisant la photode son pre prise en 1960 parAlberto Korda, mais elle se bat contrelusage irrespectueuxde limagela plus reproduite du monde.(The Observer, Londres)

    Bernd Schlmer, prsidentdu parti allemand des Pirates

    BucoliqueSi vous voulez manger des fraisescultives en pleine terre en

    Allemagne, vous devrez aussiattendre le mois de mai prochain.Son parti prsentera son programmepour les lections lgislatives delautomne 2013 aprs avoir tenudeux congrs, lun en hiver, lautreau printemps.(Der Spiegel, Hambourg)

    Aleksandre Medvedev, PDG adjointde Gazprom

    ExpditifIl y a un bon proverbe en Russiequi dit que le voleur a son chapeauqui brle.Le comportement trahitle voleur, et ce nest pas Gazprommais la Commission europenne quivient de lancer la procdure formellevisant le plus grand fournisseurde gaz russe, quelle souponne

    dentrave laconcurrence et demanipulation des prix

    dans plusieurs pays delEurope centrale et

    orientale, trsdpendantes

    de seslivraisons.

    (AgenceInterfax,Moscou)

    Ferenc Gyurcsny, ex-Premierministre hongrois (gauche)

    PompeuxUne situation dramatiqueappelle une ractiondramatique.Il mne une grvede la faim devant le Parlement pourprotester contre le projet de loipropos par la droite, actuellement aupouvoir, modifiant le mode de scrutin.En 2006, les meutes ont clat aprsque les mdias eurent publi lespropos de Gyurcsny, alors chef du

    gouvernement, o il admettait avoirmenti sur la situation conomiquerelle du pays.(Gazeta Wyborcza, Varsovie)

    Nalini Elumalai, directrice de lONGmalaisienne Suaram

    CombativeIl sagit de ractions dsespresdu gouvernement pour tenterde nous discrditer et de nousempcher de rvler des preuvesaccablantes en lien avecle scandale.Une vrificationdes comptes de lorganisationa t demande par le ministre duCommerce, Seri Ismail Sabri Yaakob.En 2009, Suaram a dcouvert que150 millions deuros avaient t verss un proche du Premier ministre NajibTun Razak, alors ministre de laDfense, loccasion de lachat dedeux sous-marins franais en 2002.

    (Malaysiakini, Kuala Lumpur)

    Elle ne rate aucune occasiondattaquer les grandesbanques et Wall Street

    Marcy Kaptur.Dessin de Lexi(Allemagne)pourCourrier

    international.

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    Controverse12 Courrier international | n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012

    Mario Draghi va-t-il sauver leuro ?

    OuiIl ressoude la monnaie uniqueLa BCE impose enfin la solidarit financire et rconcilieainsi le nord et le sud de lEurope.

    El Pas (extraits) Madrid

    D

    epuis un certain temps, des voix font valoir que la seulesolution pour la zone euro est de parvenir un compro-mis entre ceux qui exigent une stricte discipline budg-taire et ceux qui demandent une garantie commune pourla dette. En trois ans, la bureaucratie europenne sest

    montre incapable de trouver cet quilibre. Entre-temps,la Banque centrale europenne (BCE) a jou le rle controvers de pour-voyeur de liquidits, en cas durgence, lors des situations extrmementtendues sur le march [de la dette]. Chaque fois que la BCE ralisaitune injection exceptionnelle de liquidits, la gouvernance conomiqueeuropenne gagnait du temps, ce qui ne lempchait pas de retomberencore et encore dans linaction et la lthargie, menaant la stabilitmme de la monnaie unique.

    Puis Mario Draghi est arriv, et il a chang les rgles. Le prsidentde la BCE a dabord pris soin de montrer que, sil fallait des facilits detrsorerie, il les apporterait comme personne avant lui. Et, de fait, il alanc en dcembre 2011 et en fvrier 2012 deux programmes de refi-nancement long terme singulirement ambitieux. Mais quand il sestavr que les dirigeants europens ne ragissaient pas en consquence,la BCE a commenc changer de discours. Finalement, le 6 septembre,elle a tent un pari risqu, mais cohrent. Elle a oblig les uns et lesautres accepter les conditions expresses suivantes :

    pour lEspagne, un plan de sauvetage ; pour les autres,lide que, sans solidarit financire, il ny a pas dave-nir pour leuro. Son programme de rachatde la dette pose les bases de ce quiparaissait au dpart une concilia-tion impossible entre le Nord et leSud dans la zone euro. La BCE pro-pose une aide illimite et sans rserve parailleurs, la BCE continue se montrer trsprudente sur le plan de linflation puis-quelle veut striliser ces rachats, afindviter une simple montisation de ladette [elle retirera du systme montairelquivalent de largent plac sur lemarch de la dette].

    Il sagit ainsi de mettre en place une aide soumise conditions, ceque lon essayait de faire depuis de nombreux mois sans succs. La naturede lchange est claire : un sauvetage prudent [de lEspagne, voire delItalie], assorti de conditions sans rapport avec celles supportes parlIrlande et la Grce, comme tape indispensable vers un avenir meilleur.Si les choses se droulent comme prvu, il faut sattendre un soutiencrdible de leuro et, paralllement, une rduction des cots de finan-cement pour les pays vulnrables, conditions ncessaires mais encoreinsuffisantes pour que des nations comme lEspagne retrouvent laconfiance des investisseurs. LEspagne doit solliciter ce sauvetage demanire responsable. Et avec cette dcision lourde de consquences,notre pays va permettre de ressouder la zone euro, en dpit des spcu-lateurs qui affirment que lavenir de celle-ci est menac par les pays duSud. Ensuite ce sera au tour de lItalie, qui ne pourra pas y chapper etqui devra elle aussi prendre ses responsabilits. Cela prendra du temps,

    mais cest peut-tre le dbut de la fin de lagonie.Carb Valverde

    NonCest un irresponsableLe programme fix la BCE foule aux pieds sonindpendance et profite aux pays du Sud, aux pratiquesbudgtaires laxistes.

    Die Welt Berlin

    S

    elon Mario Draghi, son successeur, la donne a chang depuisle dpart de Jean-Claude Trichet [lancien prsident de la

    BCE]. La Banque centrale europenne se cantonne dsormaisdans un rle de sauveteur : ds que les politiques crient aufeu !, la banque dmission sort la lance incendie. Tantten rachetant des dettes publiques, tantt en allant jusqu

    jouer le rle de bailleur de fonds provisoire pour une Grce en faillite,les gouvernements europens et le Fonds montaire international hsi-

    tant continuer prter de largent Athnes.La dcision prise le 6 septembre par le conseil des gouverneurs de la

    BCE de racheter autant de dettes publiques quil sera ncessaire, quoiquil en cote, est le triste point dorgue de cette politique. Et la meilleureillustration de la politisation dune jeune banque centrale qui, en croireses statuts et la Constitution europenne, devrait tre pourtant lune desplus indpendantes de la plante. Mario Draghi a beau jeu de dclarer queles gouverneurs composant le conseil prennent leurs dcisions de manireautonome. Car quoi sert une telle indpendance formelle si les ban-quiers centraux se subordonnent la politique ? Ils ne font pas autre choseen exigeant des pays dont ils rachtent les dettes publiques quils deman-dent le soutien dun fonds de sauvetage essentiellement politique.

    Dans ces conditions, comment la BCE peut-elle encore grer la planche billets indpendamment des gouvernements ? Mario Draghi foule auxpieds les statuts de la BCE et tente de se justifier en voquant un possibleclatement de la zone euro. Ce faisant, il fait le sale boulot des gouver-nements qui, avec lappui de la banque centrale, peuvent ralentir encoreun peu plus le rythme des rformes. Dans le mme temps, la BCE va accu-muler les dettes publiques de pays en crise. Le prsident de la Bundes-bank [la banque centrale allemande], Jens Weidmann, qui sest opposfermement cette politique, nest pas un chauffard fou, et il aurait mritplus de soutien de la part de la chancelire. Mais Mario Draghi vite Angela Merkel de demander au Parlement dapprouver de nouvelles enve-loppes daide, ce qui fait galement son affaire.

    Les dangers de cette politique sont considrables. Pour lheure, lin-flation nest pas le problme numro un. Celui-ci serait plutt la totaleopacit et labsence de lgitimit politique dune redistribution desrichesses du Nord vers le Sud. Et des pays conomes vers ceux qui profi-tent de cette politique montaire irresponsable. Ce qui est la fois anti-

    dmocratique et antisocial.Jrg Eigendorf

    ContexteJeudi 6 septembre,Mario Draghi, leprsident de la Banquecentrale europenne,a annonc que celle-cirachterait dsormais,de faon illimite,les dettes des Etatsen difficult. Celapermettra de soulagerdes pays commelEspagne et lItalie,qui paient des tauxdintrt trop levspour se refinancersur le march de la

    dette. Mais cette aidesera soumise condition : ces Etatsdevront accepterdes plans de rigueurcontrls par leurspartenaires europens.

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    vendredi 17 h 10,

    et samedi 12 h 10 et 21 h 10,

    dimanche 14 h 10 et 17 h 10

    Lactualit franaise

    vue de ltranger chaque semaine avec

    avec Christophe Moulin

    Dessin de Hachterdparu dans NeuesDeutschland, Berlin.

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    En couverture14 Courrier international | n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012

    Tous gaux ! Il y a un an naissait New York le mouvement OccupyWall Street avec pour slogan Nous sommes les

    99 %, en rfrence aux disparits de revenuet de pouvoir. De plus en plus dtudespointent les effets dltres des ingalitssur lensemble de la population. Maislingalit es t un phnomne rcentdans lhistoire de lhumanit, nousdisent des anthropologues.

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    je unesse dat de 1755, il avance lide d unesocit primitive galitaire o tous les hommeset toutes les femmes jouissaient dune galedignit et o les ressources taient partages.Selon Rousseau, cet tat idal de bon sauvagesest perdu au fil dun processus de structura-tion de la socit qui a men la formation desclasses sociales, des pouvoirs et des ingalits.

    Etonnamment, les recherches rcentessemblent lui donner raison. Avant les dbutsde lagriculture, avant la formation de struc-tures sociales complexes comme les clans etles tribus, nos anctres vivaient de chasse etde cueillette, organiss en petits groupes olgalit sociale tait activement dfendue. Lafamille largie, compose de dix vingt indi-vidus entretenant des liens troits de parent,

    constitue la structure de base des anciennessocits de chasseurs-cueilleurs nomades.Elle est elle-mme lie par un dense rseaudchanges et de dons aux autres familleslargies qui vivent sur le mme territoire. Ellefonctionne sans accumulation de richesse nidiffrences de rang tablies. La reconnaissancedes capacits exceptionnelles dun individu la chasse, par exemple est bride par la cul-ture. Ainsi, chez les !Kung du dsert du Kala-hari, entre la Namibie et le Botswana, unechasse particulirement fructueuse dun chas-seur mrite est accueillie avec une grande all-gresse, mais aussi avec beaucoup dironie. Leriche butin de viande est aussitt moqu partous : Quel tas de peaux et dos inutile ! La

    communaut veille ce que personne ne puissese retrouver dans une position privilgie. Lesfruits de la chasse sont aussitt partags etofferts. Le groupe ne se soumet aucun chef,et quiconque chercherait simposer sexpo-serait immdiatement lostracisme gnral.Le seul bien quune famille accumule est lecrdit lgard de ses voisins, force de donsrpts. Dans les moments difficiles, les voi-sins seront leur tour heureux de pouvoir sac-quitter de leur dette. La vie des hommes semblestre coule ainsi pendant des centaines demilliers dannes.

    Il y a 7 500 ans au Proche-OrientIl y a environ quinze mille ans, lamliorationde la capacit grer les produits de la terre

    sest accompagne dun accroissement de lapopulation. Face la ncessit de travaillerensemble en grand nombre, de nouvelles struc-tures commencent sinstaurer o apparais-sent des distinctions sociales, et la valeur delgalit saffaiblit. Le clan, compos de nom-breuses familles largies, devient la structuredominante. Le clan cre une nouvelle identitqui nest pas dfinie par une parent troite oupar lexistence dun change de dons. Il peutse rfrer un anctre mythique, mais se fondesurtout sur une institution spcifique : lamaison des hommes, difice central du vil-lage, devient le lieu de socialisation o lesjeunes garons vont tre initis et duqus auxvaleurs du group e. On la retrouve sous uneforme presque identique dans les villages

    autochtones de tous les continents. La maisondes hommes est lanctre de nombreuses ins-titutions actuelles, des Eglises aux coles, dela caserne luniversit. La vie du clan tourneautour de ce lieu et senracine autour de rituelscomplexes qui transmettent les mythes fon-dateurs. Cest dans cette phase que la russitede certains individus commence trereconnue socialement. La valeur attribue auxhommes, qui estiment tre lpine dorsale duclan, saffirme au dtriment des femmes, rel-gues la marge ; de mme celle attribue auxanciens, qui sont dj intgrs, au dtrimentdes jeunes, qui doivent encore gravir les che-lons de linitiation. Une minorit triomphantegre dsormais le clan, en gouverne les riteset les parcours dinitiation et en protge lesavoir tenu secret. Cest le fondement de lanoblesse, du clerg et de la grande concentrationde la richesse. Lingalit au sein de la socithumaine est ne.

    Dans une deuxime phase, qui commenceil y a sept mille cinq cents ans au Proche-Orient,quatre mille ans au Prou et trois mille ans auMexique, les lites privilgies sorganisentactivement pour stabiliser leurs pouvoirs etassurer leur transmission hrditaire. Durantcette phase, les razzias entre villages se trans-forment en guerres de conqute, la religiositse rorganise et, selon les auteurs, la maisondes hommes devient un temple, lieu spcifi-quement ddi au culte dune divinit sup-rieure qui vient lgitimer les privilges.Plusieurs socits oscillent alors entre desphases o prvaut une lite qui accapare le pou-

    voir et des phases o la majorit rtablit

    Courrier international | n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012 15

    Et si nous redevenions tous gaux ?

    Pendant des centaines de milliersdannes, les socits humaines ontsoigneusement vit que quelques-uns naccaparent les richesseset le pouvoir. Rien ne nous empchede rtablir les valeurs dgalit.

    Il Sole-24 Ore, Milan

    Q

    uand les Europens sontentrs en contact avec lespeuples primitifs, ils ontdabord pens que le mode devie de ces derniers tait restle mme depuis les longs mil-

    lnaires de la prhistoire. Cette ide, longtemps

    juge nave, trouve une confirmation dans lesrsultats dun vaste travail interdisciplinaire aucroisement de lanthropologie et de larcho-logie. Le travail entrepris par des anthropo-logues qui ont vcu avec des populations de tousles continents a fourni de larges descriptionsdtailles de la vie et des cultures indignes.Dans le mme temps, plusieurs dcennies defouilles ont apport des informations prcisessur ce quoi ressemblait la vie prhistorique.La comparaison est clairante : objets sem-blables, structures dhabitat semblables, monu-ments semblables, moyens de subsistancesemblables, niveaux dchange commerciauxsemblables, rituels semblables et ainsi de suite.Les populations primitives tudies par lesanthropologues peuvent effectivement nous

    renseigner sur le style de vie de notre espceau cours des diffrentes phases de lge depierre. Les prendre en examen, cest un peucomme regarder dans les yeux les milliers degnrations qui nous ont prcds.

    Le groupe ne se soumet aucun chefCette ide est le point de dpart dun livre quisuscite un grand intrt : The Creation of Inequa-lity: How Our Prehistoric Ancestors Set the Stagefor Monarchy, Slavery, and Empire [La crationde lingalit : comment nos anctres ont jetles bases de la monarchie, de lesclavage et delempire]. Le livre est crit quatre mainspar larchologue Ken Flannery et lanthropo-logue Joyce Marcus, connus pour leurs contri-butions fondamentales ltude des culturesprcolombiennes en Amrique centrale. Il

    propose une thse surprenante sur les ori-gines de lingalit dans les socits humaines,aux rsonances la fois politiques et sociales.De nombreuses socits, dont la ntre, sontfortement hirarchises : milliardaires et mis-reux, nobles et roturiers, gnraux et soldats,hommes libres et esclaves, etc. Quelle est lori-gine de cette ingalit prsente partout dansle monde ? Lespce humaine a-t-elle toujourst organise hirarchiquement ? La pensepolitique classique fait tat de thses trsdiverses, commencer par lorigine divine desingalits : les nobles et les bourgeois calvi-nistes, le roi et le pape sont suprieurs auxautres par la grce divine jusqu la fameusethse, parfois raille, de Jean-Jacques Rousseau.Dans son Discours sur lorigine et les fondements

    de lingalit parmi les hommes, un essai de

    Illustrations

    Joe Magee, l'auteurdes illustrationsde notre dossier,est un artiste etvidaste britannique.Il collaboreau quotidienThe Guardian, ainsiqu diffrents titresde la presseinternationale, commeTime, The New YorkTimes et Newsweek.

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    Comment des socitshirarchises ont-ellespu supplanter des collectivitsorganises selondes normes galitaires ?Les explications de lanthropologueamricaine Deborah Rogers.

    New Scientist (extraits) Londres

    Comment en sommes-nousarrivs lre de lingalit ins-

    titutionnalise ? La questionfait dbat depuis des sicles.Le philosophe Jean-JacquesRousseau estimait en 1755

    [dans Discours sur lorigine et les fondementsde lingalit parmi les hommes] que lingalittait troitement lie lapparition de la pro-prit prive. Au milieu du XIXe sicle, Karl Marxet Friedrich Engels ont point du doigt lecapitalisme et son lien avec la lutte des classes.A la fin duXIXe sicle, les tenants du darwinismesocial ont affirm quune socit divise enclasses refltait lordre naturel des choses, savoir la survie du plus apte, pour reprendrela formule du philosophe britannique HerbertSpencer.

    A partir du milieu du XXe sicle, une nou-

    velle thorie a comm enc sim poser. Desanthropologues, parmi lesquels Julian Steward,Leslie White et Robert Carneiro, ont proposdes versions lgrement diffrentes du scna-rio suivant : la croissance dmographique

    ayant entran des besoins accrus en nour-riture, les humains se sont tourns vers

    lagriculture, ce qui sest traduit par desexcdents de production et par la nces-sit davoir des gestionnaires et desfonctions spcialises, ce qui, sontour, a conduit lmergence desclasses sociales correspondantes.Dans le mme temps, nous avonscommenc puiser les ressourcesnaturelles et avons d nous aven-

    turer toujours plus loin pour entrouver. Cette expansion a t

    lorigine de conflits et deconqutes, les populations

    conquises devenant la classeinfrieure.

    Trait bnfiqueDes expl icat ions plusrcentes ont repris cesides en les dveloppant.

    Lune delles affirme quedes individus en voie

    denrichissementqui vivaient sur desterres dabondanceont gravi lchellesociale en tirantparti de leurs exc-

    dents dabord

    travers le don et, plus tard, par la dominationpure et simple. A lchelle du groupe, soutien-nent les anthropologues Peter Richerson etRobert Boyd, une meilleure coordination etune meilleure division du travail ont permis des socits plus complexes de supplanterdes socits plus simples et plus galitaires.Dautres ont avanc lide un peu mcanisteselon laquelle lingalit, ds lors quelle sestinstalle lorsquune redistribution ingaledes ressources a bnfici une famille plusqu dautres, par exemple -, ne peut que deve-nir endmique. Lavnement de lagriculture et

    du commerce ont dbouch sur la propritprive, lhritage et des rseaux commerciauxplus vastes, qui ont perptu et accentu lesavantages conomiques.Aucune de c es thories nexplique toutef oisvraiment comment ceux qui aspiraient domi-ner ont pu avoir raison des normes galitairesdes populations voisines, ni pourquoi les pre-mires socits hirarchiques ont cess dap-pliquer ces normes. Beaucoup de thories surla gnralisation des socits hirarchises par-tent de lide que lingalit est en quelque sorteun trait culturel bnfique qui confre uneefficacit conomique, favorise linnovationet accrot les chances de survie. Mais si ctaitlinverse qui tait vrai ?

    Instabilit dmographiqueLors dune simulation dmographique quOm-kar Deshpande, Marcus Feldman et moi-mmeavons effectue luniversit Stanford, enCalifornie, nous avons dcouvert que, pluttque de confrer des avantages au groupe,lingalit daccs aux ressources est fonci-rement dstabilisante et accrot nettement laprobabilit dextinction du groupe dans desenvironnements stables.

    De faon paradoxale, en raison de son fortpouvoir dstabilisant, lingalit a amen cessocits se disperser, en crant une incita-tion migrer pour trouver de nouvelles res-sources. Autrement dit, si lingalit sestpropage de groupe en groupe, ce nest pasparce quelle constitue un systme plus pro-pice la survie, mais parce quelle cre une

    instabilit dmographique qui pousse lamigration et au conflit et mne lextinctionculturelle ou physique des socits galitaires.

    Quelle leon pouvons-nous tirer de toutcela ? Bien que les hirarchies de dominationtrouvent sans doute leur origine dans le com-portement social des primates, nous, primateshumains, nous ne sommes pas prisonniersdune structure sociale dtermine par lvo-lution et par le principe de survie du plus apte.Il serait faux daffirmer que, parce quelle existe,lingalit est bnfique dune faon ou duneautre. Lgalit ou lingalit est un choixculturel.Deborah Rogers*

    * Chercheuse lInstitut de recherche en sciencessociales de luniversit Stanford et directrice du

    rseau international Initiative for Equality (IfE).

    En couverture Ingalits16 Courrier international | n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012

    Lgalit est un choix

    culturel

    des valeurs dgalit. Les Konyak Naga desmontagnes de lAssam, entre lInde et le Bhou-tan, par exemple, oscillent cycliquement entreune structure plus galitaire, fonde sur la recon-naissance du mrite individuel, appele thenkoh,et une autre fonde sur le rang, avec des chefshrditaires, appele thendu.

    Toujours plus dsquilibreGardons-nous bien dextrapoler les rsultatsdune recherche qui suit son cours. Mais lideque lhumanit a connu au cours de son histoireune priode galitaire prolonge est diablementsduisante. Llan vers une socit o linga-lit serait bride est profondment enracindans notre civilisation et remonte aux destitu-tions piques des rois dans lAntiquit grco-romaine. A lpoque de la premire Rpubliqueromaine, les lois licinio-sextiennes (instauresen 367 av. J.-C.) limitaient la quantit derichesses (terres et btails) que pouvaient accu-muler les patriciens les plus riches. Le dsir

    dgalit a jalonn lessor du monde moderne :de labolition de lesclavage labolition des pri-vilges de la noblesse et du clerg, au XVIIIe sicle,jusqu lide moderne de dmocratie o chaquevoix compte. Le rcent chec historique du socia-lisme rel a bris cet lan, et nous assistonsaujourdhui une radicalisation presque frocede lingalit : la rpartition des richesses esttoujours plus dsquilibre partout dans lemonde, et lon voit se dvelopper une lite dul-trariches qui concentrent le pouvoir. Lidaldgalit des XIXe et XXe sicles, si vivant il ya quelques dcennies encore , semble aujour-dhui drisoire et dconsidr. Peut-tre sagit-il simplement dune oscillation, comme en ontconnu les Konyak Naga des montagnes delAssam : dans nos gnes culturels profonds

    sont sans doute ancres des dizaines de mil-liers dannes dune socit qui certesntait pas idale, mais dans laquelleles ressources taient redistri-bue s. Une s ocit o tousles hommes et toutes lesfemmes taient consi-drs comme gaux.Carlo Rovelli*

    * Ce physicienitalien spcialistede la gravitquantique estinternationalementconnu pourses travaux. Directeurde recherche auCentre de physiquethorique de Luminy,

    Marseille,il enseigne aussi luniversitde Pittsburgh,aux Etats-Unis.

    La faute Rousseau ?

    Donnant raison

    la thse rousseauistedu bon sauvage,les auteurs de TheCreation of Inequality,paru en mai 2012 auxEtats-Unis, montrentque les ingalits,loin dtres naturelles,sont apparuestardivement.Comme Rousseau,ils supposent queles ingalits naturelles la distribution destalents inns sontmoralement suprieuresaux hirarchiesde rang constitutivesdes ingalits sociales,crit lhistorien

    britannique FelipeFernndez-Armestodans The Wall Street

    Journal.Or cest pluttlinverse qui semblevrai, poursuit- il.Il est parfois moinsdangereux de senremettre des suprieursnobles et richesque de faire confiance la force, la ruse ou lloquence dune figurede Fhrer bien dot parla nature. [] Le pouvoirhrditaire est frquent

    parce quil foncti onnebien et profite au plus

    grand nombre dans lessocits qui ladoptent.

    15

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    Plus un pays est ingalitaire,moins il est efficace, affirme le PrixNobel dconomie Joseph Stiglitzdans son tout dernier ouvrage.

    The New York Times (extraits)New York

    L

    e nouveau livre de Joseph Stiglitz,Le Prix de lingalit[d. Les liensqui librent, septembre 2012],prend le contre-pied aussi bien dela thorie no-librale dmocrateque du laisser-faire rpublicain.

    Face aux conomistes de toute appartenance,

    du centre droit au centre gauche, qui attribuentnotre sombre prsent des dveloppementsincontrlables mondialisation et automati-sation, effondrement de 2008 d lexcs den-dettement , Stiglitz [Prix Nobel dconomieen 2001] entend modifier les termes du dbat.

    Ce ne sont pas les changements technolo-giques et sociaux qui ont accouch dune socit deux vitesses, note-t-il, mais lexercice dupouvoir politique par des groupements finan-ciers qui ont pris le pas sur les processus lgis-latifs et rglementaires. Mme en admettantque des forces conomiques sous-jacentes soient luvre, crit-il, cest la politique qui a faonn lemarch, et elle la fait dune manire qui avantagele sommet aux dpens du reste.Mais la politique,insiste-t-il, peut tre modifie.

    Son argumentation se fonde sur le principeselon lequel lingalit nenfreint pas seule-ment les valeurs morales, mais interagit avecun systme politique domin par largent quiconfre un pouvoir excessif aux plus aiss.En bref, ceux qui dtiennent le pouvoir senservent pour se protger des forces de laconcurrence en obtenant un traitement fiscalavantageux, une part de march garantie parle gouvernement et dautres formes de ce queles conomistes appellent la chasse aux rentes.

    Du sable dans les rouagesJoseph Stiglitz affirme quun march libre etcomptitif est hautement bnfique pour lasocit, mais que, pour rester fonctionnel, ildoit tre rgul et contrl par lEtat. Or lesautorits de rgulation sont rduites lim-

    puissance par les intrts privs quelles sontcenses contrler et lesdits intrts dtermi-nent les dcideurs de toutes sortes. La maniredont le dbat public a t dlibrment faonna permis aux analyses conservatrices de sas-surer une position dominante dans les annesqui ont prcd leffondrement de 2008, puisde la conserver.

    Ce nest pas seulement la politique dmo-cratique qui est menace par les normes dis-parits de richesse et de revenu : Joseph Stiglitzconsacre une grande partie de son livre dmontrer quune ingalit excessive met dusable dans les rouages du capitalisme mme,ce qui gnre de la volatilit, alimente les crises,dgrade la productivit et ralentit la croissance.Les discriminations empchent la nation de

    tirer le meilleur parti de chacun de ses citoyens

    et lingalit, en engendrant un systme du-catif dfectueux et de mauvaises conditions de

    cohabitation, agit de manire destructrice.Stiglitz a rsum son argumentation dansune courte chronique publie rcemment enligne : Lingalit conduit une croissance plusfaible et une efficacit moindre. Le manque dop-portunits signifie que les forces vives de la nation sa population ne sont pas utilises au mieux.La plupart des gens qui se trouvent en bas delchelle ou au milieu ne peuvent raliser pleine-ment leur potentiel parce que les riches, qui nontgure besoin des services publics et craignent quungouvernement fort ne redis tribue les richesses,usent de leur influence politique pour rduire lesimpts et restreindre les dpenses publiques. Celaentrane un manque dinvestissement dans lesinfrastructures, lducation et la technologie quifinit par gripper les moteurs de la croissance. []Mai s surtout, linga lit qui rgn e aux Etats-

    Unis sape nos valeurs et notre identit. Lorsquelingalit atteint de tels extrmes, il nest pas sur-prenant que ses effets se fassent sentir dans chaquedcision publique, depuis la conduite de la poli-tique montaire jusquaux choix budgtaires. LesEtats-Unis sont devenus un pays dans lequel, aulieu dune justice pour tous, rgnent le favoritismepour les riches et la justice pour ceux qui ont lesmoyens de se loffrir comme lont montr de

    manire clatante la crise des saisies immobilires,dans laquelle les grandes banques ont estim quelles

    taient non seulement trop grosses pour sombrer,mais aussi pour devoir rendre des comptes.

    Laudace desprerStiglitz a crit Le Prix de lingalitau plus fort dessoulvements en Tunisie, en Libye et en Egypte,et alors quaux Etats-Unis mme se dveloppaitle mouvement Occupy Wall Street. Ces rvoltescontre le pouvoir tabli ont suscit chez lui uncertain optimisme quant aux possibilits de chan-gement. Pourtant, il semble plus optimiste audbut de son livre Il y a des moments dans lhis-toire o, partout dans le monde, des peuples semblentse dresser pour crier quelque chose ne va pas qu la fin Il ne reste peut-tre que peu de temps.Il y a quatre ans, on a connu un moment [llectionde 2008] o la plupart des Amricains ont eu lau-dace desprer [rference au livre de Barack Obama,

    LAudace desprer, d. Points, 2009]. Des tendancesqui saffirmaient depuis un quart de sicle auraientalors pu sinverser. Au lieu de quoi elles se sontaggraves. Aujourdhui lespoir vacille.

    Les circonstances actuelles justifient cetteconclusion : il nexiste quasiment aucune chancede voir adopter des programmes favorisant lin-vestissement public. Le candidat rpublicain MittRomney pourrait prendre la Maison-Blanche. Sitel tait le cas, ses propositions en matire dim-pts et de rglementation incarneraient proba-blement tout ce que vomit Stiglitz. Et mme siRomney perdait llection, le systme politiqueamricain ne semble pas prt au sursaut esprpar Stiglitz. Thomas B. Edsall*

    * Professeur la Columbia School of Journalism,il tient une chronique hebdomadaire dans The

    New York Times.

    Courrier international | n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012 17

    Un boulet pour lconomie

    En France

    Entre 2009 et 2010,le niveau de vie baisseou stagne pour

    pratiqueme nt toutesles catgoriesde population, sauf

    pour les plus aises,constate une enqutepublie par lInseele 7 septembre.Rsultat, les ingalitsse creusent. Lindicede Gini (0 correspond lgalit parfaite,1 lingalit extrme)

    passe de 0,290 0,299 ; il taitde 0,279 en 1996. Lesingalits progressentpar le haut, soulignelInsee : entre 1996et 2010, le niveau devie moyen a augmentde 1,4 % par anen moyenne, maisde 2,1 % pour les 10 %des plus richesde la population.Ceux-ci dtiennent48 % du patrimoinetotal et 24 %de la massedes niveaux de vie(revenu disponibledu mnage divis

    par le nombre dunitsde consommation).En 2010, les pauvresreprsentaient 14,1 %de la population,contre 13,5 % en 2009.

    Les Etats-Unis sont un paysdans lequel rgne la justicepour ceux qui ont les moyens

    de se loffrir

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    Pour deux pidmiologistesbritanniques, cela ne fait aucun doute :il suffit dun peu plus dgalit pourattnuer grandement les maux denotre plante.

    Church Times (extraits) Londres

    Pourquoi les problmes de santet les problmes sociaux tou-chent-ils davantage les pauvres ?Le taux de dcs par maladiecardio-vasculaire, infection oucancer est plus lev chez les per-

    sonnes dfavorises, et la violence, la drogue,lobsit, les grossesses prcoces et lchec sco-

    laire sont plus rpandus dans ces populations.Aprs des annes de recherche, nous avons

    dcouvert un trait commun tous ces problmes.Ils sont plus importants dans les pays o lin-galit est plus marque, cest--dire o les diff-rences entre les riches et les pauvres sont plusfortes. Les maladies mentales sont trois fois plusrpandues dans les pays les plus ingalitaires quedans les autres, le taux dobsit deux fois pluslev, le taux demprisonnement huit fois pluset les grossesses prcoces dix fois plus.

    Autre constatation surprenante : il ny aaucun rapport entre le niveau moyen de revenu,que traduit par exemple le PIB par habitant, etla sant ou le bien-tre des enfants. Un payspeut tre deux fois plus riche quun autre sanspour autant avoir une meilleure esprance de

    vie ou une mortalit infantile plus faible. Lesdiffrences de conditions de vie au sein dunpays semblent donc avoir une influence, maispas les diffrences de conditions de vie entreles pays. Comment peut-on expliquer ce para-doxe ? Dans notre ouvrage The Spirit Level: WhyMore Equal Societies Almost Always Do Better[Leniveau bulle : pourquoi les socits plus ga-litaires sen sortent presque toujours mieux](pas encore traduit en franais), nous testonsces schmas dans deux contextes diffrents :

    dans les pays dvelopps riches, et en compa-rant les cinquante Etats amricains entre eux.Limage qui se dessine est presque identiquedans les deux cas. Notre tude confirme lin-tuition largement rpandue que lingalit estsocialement corrosive.

    Ce qui ressort des statistiques, cest que lin-galit nuit aux relations sociales. La confianceet la cohsion sociale sont plus fortes et la vio-lence moins rpandue dans les socits plus ga-litaires. Mme de petites diffrences dingalitsemblent entraner une norme diffrence dansla qualit de la vie. Nous ne sommes pas en traindexaminer les effets dune utopie galitaire, mais

    danalyser les effets de diffrences dingalit quiexistent rellement entre les conomies demarch avances. Si une plus grande galit bn-ficie tout le monde ou presque, cest parce queles socits plus galitaires font plus de place la collaboration et moins la comptition pourle statut social. Quand les ingalits matriellessont plus grandes, les gens sinquitent de lafaon dont ils sont perus et considrs, ils sontplus vulnrables aux angoisses de statut social.Les socits ingalitaires deviennent plus

    consumristes : les gens travaillent plus long-temps, font moins dconomies et sont plus sus-ceptibles de sendetter. Cette sensibilit accrue la faon dont on est jug ou respect expliquepourquoi la violence est plus frquente dans lessocits plus ingalitaires. Et si les maladies men-tales y sont bien plus rpandues, cest peut-treparce que la qualit des relations sociales et lefait de se sentir apprci ont toujours t des fac-teurs vitaux de bien-tre humain.

    Enfin, la supriorit des socits plus ga-litaires ne se vrifie pas seulement sur le planintrieur, mais galement, semble-t-il, dansleurs relations extrieures. Elles contribuentdavantage laide humanitaire et sont mieuxclasses sur lindice de la paix dans le monde.Elles recyclent davantage leurs dchets et

    sont plus convaincues de limportance de res-pecter les accords internationaux relatifs lenvironnement.Richard Wilkinson et Kate Pickett

    En couverture Ingalits18 Courrier international | n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012

    Plus lcart est grand entre richeset pauvres, plus les consquencesen termes de sant publique sontgraves, expliquent les scientifiques.

    New Scientist (extraits) Londres

    Depuis quelques dcennies, les1 % les plus riches de la popu-lation se dtachent du restede lhumanit une allureacclre. La distribution asy-

    mtrique de la richesse narien de nouveau, mais elle suscite une questionnouvelle : la richesse de ces 1 % nuit-elle la santdes autres ?

    Une richesse accrue au sommet ne saccom-pagne visiblement pas dun accroissement dunombre de personnes vivant dans lextrme pau-vret [avec 1,25 dollar par jour, selon la dfini-tion de la Banque mondiale]. Pourtant, mme sivous navez pas bascul du ct de lextrme pau-vret, la faon dont vous vous situez par rapportaux autres dun point de vue socio-conomiquea une incidence sur votre sant. Michael Marmot,pidmiologiste lUniversity College de Londres(UCL) et spcialiste des effets de lingalit surla sant, estime que les gens qui vivent dans unepauvret relative sont les plus touchs. De nom-

    breuses tudes ont montr que laccs rduit

    Nuitgravement

    la sant

    Des effets destructeurs

    The Spirit Level

    La publication en 2009du livre The SpiritLevel: Why EqualityIs Better for Everyone,des pidmiologistesbritanniques RichardG. Wilkinsonet Kate Pickett,a fait couler beaucoupdencre au Royaume-Uni et au-del.Ce livre, qui pointeles effets pernicieux

    de lingalit partirde graphiques,a t rditen novembre 2010et traduit ce jourdans une vingtainede langues, mais pasencore en franais.Salu par certainscommeune contributionessentielle au dbatpolitique, il a aussivalu ses auteurs denombreuses critiques,notamment sur leurdmarche, jugepeu scientifique.Pour prolongerle dbat, les deux

    chercheurs ont crune association,The Equality Trust(equalitytrust.org.uk).

    Sources : New Scientist, carboncommentary.com (2011)

    Emissions de CO2 en fonction des revenus(en tonnes par personne et par anne)

    Plus riches, plus colos ?

    Au Royaume-Uni, si les riches ont une empreinte carbone plus importante, leurs missionsde gaz effet de serre par livre sterling dpense sont plus faibles.

    384

    519

    913

    450

    200

    80

    Trs hautsrevenus

    (10 % de lapopulation)

    Trs basrevenus

    (10 % de lapopulation)

    Revenusmoyens

    0 2 4 6 8

    Electricit ViandeTrajets

    en avion

    Transports

    publics

    EssenceGaz

    Moyennedes dpenses

    (par personneet par semaine)

    Emissionspar livre

    dpense(CO2, en grammes)

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    une alimentation nutritive, mais aussi un sys-

    tme de sant et des tablissements scolairescorrects ainsi quune exposition plus impor-tante la violence avaient un impact importantsur notre sant mentale et physique. Il ne fautpas penser uniquement en termes de misre abso-lue, souligne-t-il.

    Selon Thomas McDade, anthropologue luni-versit Northwestern de Chicago, lavance desrecherches dans ce domaine a rvl des chosesencore plus surprenantes : Nous sommes de plusen plus amens constater que, mme quand on dis-pose dun emploi stable et dun revenu de classemoyenne, on nest pas en aussi bonne sant que quel-quun figurant parmi les 1 %. Quelque chose de plusfondamental dans la hirarchisation sociale a des rper-cussions sur la sant et la qualit des relationshumaines.La pauvret relative va de pair avec

    lingalit. Nous nous apercevons que plus les inga-lits sont importantes, que ce soit en termes de reve-nus, daccs lducation, dintgration sociale oudautres facteurs, plus grandes sont les ingalits enmatire de sant, explique Michael Marmot.

    Un stress toxiqueLe coefficient de Gini est lun des indicateurs uti-liss pour mesurer les disparits conomiques ausein dune socit. Il va de 0 (tout le monde a lemme revenu) 1 (une personne concentre toutle revenu) [voir graphique]. Les tudes montrentune corrlation entre des coefficients de Ginilevs et de mauvais rsultats en termes de santpublique, parmi lesquels un risque accru de nais-sances prmatures et des taux de mortalit pluslevs. Une mta-analyse mene par S. V. Subra-manian lEcole de sant publique de luniversit

    Harvard montre que 900 000 dcs pourraienttre vits aux Etats-Unis si son coefficient deGini (qui est de 0,36) tait infrieur 0,29.

    En quoi le fait davoir moins dargent que vospairs affecte-t-il votre sant ? Les tudes sont for-melles : cest le stress, le responsable. Non pas lestracas du quotidien, mais le mcanisme de dfensepsychologique et physique face des menacesextrieures rptes auxquelles on ne peutchapper. Un stress de ce genre est toxique parcequil peut conduire le systme de dfense du corpshumain se retourner contre lui.

    En temps normal, lexposition un stressconduit le corps ragir en nous apportant unsurcrot dnergie (en envoyant plus de glucoseaux muscles), en augmentant les battements ducur, la tension artrielle et la respiration afin

    doxygner les muscles au plus vite. Les vaisseaux

    sanguins se contractent et le processus de coa-

    gulation est lanc afin que trop de sang ne soit pasperdu en cas de blessure. Ces ractions physiquesfont partie de notre kit de survie naturel, quisenclenche en cas de danger. Mais, une fois ledanger disparu, tous les paramtres reviennent la normale.

    Un changement radical de cultureOr chez les gens qui sont soumis un stress per-manent, ce mcanisme ne se met jamais en veille :la glycmie est en roue libre, la tension artrielleleve augmente les risques de caillots sanguins,la libido est en berne et le systme immunitaireest soumis rude preuve. Une exposition pro-longe aux hormones du stress peut galementavoir dautres effets dltres. Elle peut mmealtrer la structure des neurones et leurs connec-

    tions, ce qui peut avoir ensuite un impact sur lecomportement et modifier lquilibre hormonal.Bien que la sant suive un gradient social,

    au-del dun certain seuil de richesse, les bn-fices en matire de sant restent stables. Ladiffrence desprance de vie entre quelquun quigagne 1 million de dollars et quelquun qui en gagne2 millions est infime, explique Michael Marmot.Les bnfices de largent en matire de sant ne peu-vent se dcupler linfini.Laccumulation desmillions ne devrait donc pas permettre aux 1 %de vivre encore plus longtemps. En revanche,une lgre augmentation gnrale de revenupourrait permettre une bonne partie de lapopulation dtre en meilleure sant.

    Les mesures mettre en uvre sont donc desplus logiques mais des plus dlicates dun pointde vue politique : une meilleure rpartition des

    richesses permettrait daugmenter lesprance devie des tres humains lchelle nationale et inter-nationale. Mais, moins dun changement radi-cal dans la culture politique occidentale, cetteventualit est peu probable. Ces derniers temps,les gouvernements, quelles que soient leurs orien-tations politiques, ont eu une responsabilit dansle creusement des ingalits.

    Alors que lcart entre les personnes les plusriches et les autres ne cesse de se creuser, le pro-blme de lingalit nest pas prs de disparatre.Et mesure que les preuves saccumulent, oncomprend mieux les dommages causs par lesingalits la sant, lestime de soi, lintgra-tion sociale et le pouvoir de dcider de sa proprevie. Comme on dit, savoir, cest pouvoir en par-ticulier quand le savoir se trouve entre les mains

    de 99 % de la population. Liz Else

    Ingalits conomiques selon le coefficient de Gini (2011)

    Palmars des pays ingalitaires

    Afrique du Sud

    Mexique

    Russie

    Etats-Unis

    Royaume-Uni

    Australie

    Japon

    Grce

    Allemagne

    Danemark

    Seuil critiqueAu-del du seuil de 0,3les ingalitsen matire de santet daccs aux soinsse font plus criantes.

    0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6

    Le coefficientde Gini mesure

    le degr dingalitdans la distributiondes richessesdun pays.Il va de 0(galit parfaite) 1 (ingalitmaximale).

    Sources : New Scientist,OCDE, Banque mondiale,

    Kondo et al., BMj

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    La premire fortune de Francedemande la nationalit belge.A Bruxelles, la nouvelle faitgrincer quelques dents :nest-elle pas le signe dunepolitique fiscale exagrmentfavorable aux plus aiss ?

    Het Laatste Nieuws Bruxelles

    P lease allow me to introduce myself/ Im a man of wealth and taste(Permettez-moi de me pr-senter / Je suis un homme de luxe et degot). Cest peut-tre en reprenant ces

    paroles de Mick Jagger, des Rolling Stones,que le Franais Bernard Arnault va bien-tt venir se prsenter devant la commis-sion belge des naturalisations, en toutesincrit.

    Le luxe, lhomme baigne dedans et enfait commerce, en tant que propritairede Louis Vuitton et de Dior. Le got, cestquelque chose quil matrise en tant quepossesseur du Chteau-Cheval-Blanc,domaine producteur du meilleur saint-milion [acquis en 1998 avec le milliar-daire belge Albert Frre], et que pianisteamateur fru de Chopin. Sur un simplelan de gnrosit, Arnault pourrait avecsa fortune, value [par le magazine am-ricain Forbes] 32 milliards deuros, rapi-

    dement liminer notre dficit budgtaireet ramener notre dette publique sonniveau davant la crise bancaire.

    Cest donc cet Arnault, lhomme leplus riche dEurope, qui veut devenirbelge. Cette faveur lui sera-t-elle accor-de ? Les partis politiques comme le Partisocialiste prouvent probablement peude sympathy for the devil[sympathiepour le diable (titre de la chanson desRolling Stones cite en introduction)],

    France

    impts rcolts provient en fait de la classemoyenne, dj trop lourdement taxe.

    Ailleurs en Europe, on remarque unemme tendance vouloir taxer les grossesfortunes. Aux Pays-Bas, le Parti socialistedEmile Roemer veut porter 65 % le tauxdimposition de ceux qui gagnent plus de150 000 euros. Mme en Allemagne et enGrande-Bretagne, des voix slvent pourrclamer une opration Robin des bois :aller chercher largent l o il est et lepartager entre ceux qui en ont besoin. EnBelgique, cependant, les revendications

    de ce genre restent le fait des manifes-tants de la Fdration gnrale du travailde Belgique [ABVV/FGTB, fdrationsyndicale de tendance socialiste] qui mar-cheront le 14 septembre vers le squaredes Milliardaires [de son vrai nom squaredu Bois, impasse prive o rsideraientplusieurs grandes fortunes, de Belgiqueet dailleurs], dans la municipalit bruxel-loise dIxelles, pour rclamer que soit misfin lexistence de ce centre daccueilpour rfugis fiscaux franais.

    Ainsi la Belgique reste-t-elle, jusqu

    nouvel ordre, un refuge pour les richesfranais et nerlandais. Car il ny a pas depays plus schizophrnique que le ntre enmatire de fiscalit. Pour les salaris, laBelgique est un enfer avec ses cotisationssociales leves, mais, pour les rentiers, lepays est un havre de paix. Pour les grandesentreprises, cest un paradis fiscal, elles nepayent presque pas dimpt. Et si nouscommencions par rformer cela, trs chergouvernement ?Jan Segers

    En librairie

    Hollande et ses femmes

    Trois livres passent au criblela vie politico-amoureusedu prsident. Le tableauqui en ressort nest gureflatteur pour lhomme dEtat.

    Le Temps Genve

    M ais quest-ce quelles lui trou-vent, Sgolne Royal et ValrieTrierweiler ? Peut-tre que Fran-ois a le poil de la poitrine tide, aprslamour, et que cest particulirement bon,quand elles posent leur tte dessus ? Peut-

    tre que cest une classique rivalit qui a

    dcupl leur haine rciproque, lenviedtre sur la photo officielle, et lui, Hol-lande, mallable comme un gouda, un vraimec normal qui laisse faire et qui causeun sacr petschi ?

    Le petschi, cest trois nouveaux livressur la rivalit entre Sgolne (aka la pre-mire cocue de France, respect !) et Val-rie Trierweiler (aka la mchante compagneen titre, hou ! hou !). On avait bien sentiquavec DSK, un barrage allait sauter, enmatire de pipolitique franaise. Maisde l prvoir une telle lessive cracra

    Le peu que jai lu de ces livres ne mepermet pas de dire si ce qui rend ce tableau

    si terrifiant, cest mon regard de macho

    (les femmes, juste bonnes se crper lechignon) ou les faits : une rivalit Sgo-Trierweiler qui na cess de grandir depuis1988. Le Nouvel Obs publie des extraits dundes bouquins, celui intitul LEx[de Syl-vain Courage, d. du Moment]. Manuvreset bras de fer velouts autour du gras-souillet Franois. Suspense. Un vaudeville.Presque une tragdie, tant les personnagessemblent la limite de linceste.

    Les commentateurs politiques sin-quitent de voir la vie prive dun politi-cien influencer la conduite de lEtat. Lessots ! Quils relisent Balzac, Homre etVoici, et ils comprendront que la politique

    est, aussi, affaire de corps et de lit. Les psy-

    chophiles relvent que personne, jamais,nest normal, et quil ny a que des faadespropices au refoulement.

    Le plouc que je suis stonne : quel rleFranois sest-il attribu dans cet embrouilla-mini ? Celui du Machiavel qui jouit de cethtre fminin de la cruaut ? Celui dunLouis XVI dpass par les vnements etcras par son Louis XIV tutlaire (aliasMitterrand) ? Celui du Narcisse accro ladmiration quon lui porte ? Aucune deces images, en tout cas, ne grandit le pr-sident. Un dgt dimages qui pourraitlui faire presque autant de mal que sesttonnements politiques actuels.

    Stphane Bonvin

    Polmique

    Pas de sympathie pour Bernard Arnault

    parce quun tel choix, de la part dun super-capitaliste comme Arnault nest pas vrai-ment une dclaration damour pour notrepays, mais bien une fuite pure et simpledevant la politique fiscale du prsidentfranais.

    Par ce dpart annonc, cest Franois

    Hollande qui se trouve point du doigt,dpeint comme un socialiste envieux,digne dirigeant dun pays o le succs desentrepreneurs nest jamais ft qu contre-cur. Le nouveau prsident franais veutprlever une taxe de 75 % sur les revenussuprieurs 1 million deuros. Cettemesure, qui veut passer pour vigoureuseet quitable, ne fera pas entrer de grossessommes dargent supplmentaires dansles caisses de lEtat : la majeure partie des

    Un tel choix nest pas

    une dclaration damourpour la Belgique

    Bernard Arnault. Dessin dArvaloparu dans El Mundo, Madrid.

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    Selon ce quotidien britannique,la tuerie survenue Chevaline,en Haute-Savoie, a atteint lesFranais dans leur honneur.

    The Guardian Londres

    A u-del de la pure horreur quitranspire du moindre dtail dece qui sest pass sur cette routeforestire la nature presque chirurgi-cale des meurtres et cette petite filleprostre pendant des heures sous le corpssans vie de sa mre , une autre ques-

    tion pnible taraude les Franais : pour-quoi fallait-il que les victimes soientbritanniques ?

    Contrairement une opinion rpan-due et ce que les intresss voudraientbien faire croire , les Franais sont ter-riblement attentifs ce que lon pensedeux ltranger. Ils ont la manie de secomparer leurs voisins, notammentaux sujets de Sa Majest quils consid-rent toujours comme leurs ennemis jurs,et ils sollicitent sans cesse les corres-pondants anglais Paris sur les sujetsles plus obscurs.

    Dans lHexagone, une bonne partiede la couverture mdiatique du quadruplemeurtre est consacre ce quen disent

    les mdias britanniques et limage quecette affaire va donner de la France. Ilexiste indniablement un sentimentprofond et collectif de culpabilit,non seulement parce quil a fallu huitheures aux gendarmes pour dcouvrir lafillette recroqueville aux pieds de samre, mais parce que ce drame est arriv des gens venus passer leurs vacancesen France. Le meurtre de ressortissantstrangers qui plus est en famille surleur territoire est une chose profond-

    ment rvoltante pour des Franais lhon-neur dj bien gratign, de laveu duncollgue journaliste. Oui, nous avons tou-jours ce sens moral de lhonneur, et a faitmal, ma-t-il confess propos de cetteaffaire. Les victimes taient les htes

    dune institution franaise par excellence,le camping estival.

    Obsds par le quen-dira-t-onIl est intressant de relever que les meurtresde Laurent Bonomo et de Gabriel Ferez,deux tudiants franais torturs, il y aquatre ans, New Cross, au sud-est deLondres, navaient nullement suscit, auRoyaume-Uni, de vague nationale de ques-tionnement comparable ce que lonobserve aujourdhui en France. A lpoque,la rflexion la plus pousse se concluaitgnralement par : ce sont des choses quiarrivent dans les grandes villes.

    Toute la journe [du 6 septembre],dans les mdias franais, journalistes etsociologues ont remu les coins sombres

    de la conscience nationale pour se deman-der quel terrible secret de famille allait prsent les clabousser. Qui tait lori-gine du quadruple assassinat ? Lun de cesgangs de Marseille qui staient joyeuse-ment massacrs durant tout lt, le tueuren srie de la rgion de Grenoble (dontla police pense maintenant quil oprepeut-tre depuis plus de vingt ans), quelqueBreivik local ou un plouc dtraqu ayantune dent contre les trangers ?

    Mais videmment, avec les Anglais, ily a toujours un passif exhumer. En loc-currence, lhistoire remonte tout justesoixante ans, lorsque lon a dcouvert Lurs, dans les Alpes, les corps du clbrechimiste britannique sir Jack Drummond,

    de sa femme lady Ann et de leur fille de

    dix ans, Elizabeth, assassins dans leurtente en bordure dune fort. Le coupleavait t tu par balles, et la fillette futretrouve un peu plus loin, le crne dfoncpar un outil agricole. Aprs une enqutebcle, des rumeurs sur limplication desservices secrets et plusieurs procs tumul-tueux dignes de Clochemerle, laffaire futenterre, enveloppe dans le mme mys-tre qu ses dbuts.

    Les fantmes du passConnu en France sous le nom daffaireDominici, elle fascine encore aujour-dhui. De nombreux livres et films conti-

    nuent de condamner ou dexonrer lerus Gaston Dominici qui a fait tournerles autorits en bourrique, confessantles meurtres avant de se rtracter, puischappant la guillotine [sa condam-nation mort fut commue par le pr-sident Coty] avant dtre graci par legnral de Gaulle.

    Cette affaire, ainsi que dautres faitsdivers, alimentrent une vague dhumournoir, particulirement bien illustre par

    Les Anglais en vacances, chanson culte [deCharllie Couture] des annes 1980 sache-vant sur une rfrence macabre au meurtredes Drummond [Les Anglais se font zigouillerpar deux comme les amoureux/Les Anglaismeurent comme tous les trangers/Loin, loin,loin de chez eux]. Ce ntait pas expres-sment contre les Anglais. Lhumour fran-ais est comme a : noir ou rien, et sipossible mchant.

    Il nempche, si mchants quils soientparfois envers les Anglais, les Franaisnatteindront jamais le niveau de la pressebritannique. Ils ne se le permettraient pas.En dpit de son improbable veste rose, le

    maire de Chevaline, Didier Berthollet, asuscit la sympathie en confiant quil rece-vait jusqu dix appels par heure de jour-nalistes anglais nhsit[ant] pas voquerdes pistes. Comme un attentat dAl-Qaida oumme de lIRA !Mais en se risquant aupassage expliquer les vertus de sa com-mune dont le nom voque si bien la bou-cherie , il aurait mieux fait de se garderdun usage immodr des faux-amis.Fiachra Gibbons

    Fait divers

    Quatre cadavres dans le dcor

    Les faits La tuerie des Alpesfascine la presse britannique qui, linstar du tablod Daily Mail,lui a consacr plusieurs unes.Le 5 septembre, un cycliste

    Courrier international | n 1141 | du 13 au 19 septembre 2012 21

    Pour les mdias franais, le sauvagemassacre de Chevaline est une

    nouvelle comme les autres, sindignele Daily Mail. Le tablod stonneque, au lendemain de la tuerie, lesjournaux britanniques soient les seuls en faire leur une. Il accuse lesjournaux franais denterrerlaffaire.Les Franais ne sont pas insensibles,

    juste diffrents, rtorque unechroniqueuse de The Independent.Ils ont trait le crime en fait divers,explique-t-elle : une rubriquespcifique aux mdias hexagonaux,dont lexistence mme montreune prfrence ancre pour les idesplutt que pour les faits, et une lenteur

    modifier les traditions.

    Mdias

    Insensibles ?

    britannique, ancien de la Royal AirForce, a dcouvert Chevaline(Haute-Savoie) les cadavresde quatre personnes,deux Britanniques, une Sudoise

    et un Franais. Tous avaient ttus par balles, certainestires en pleine tte.Deux fillettes ont t retrouvesvivantes sur les lieux du crime.

    Dessin dEva Vzquezparu dans El Pas,Madrid.

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    Le projet de la ministredu Travail visant augmenterles cotisations de retraite pourrduire la pauvret des seniorssuscite un toll dans le pays.Dettes, climat, pensions,et quoi encore ? sinsurgeune journaliste trentenaire.

    Die Zeit (extraits) Hambourg

    a commence bien faire ! Il nestpas possible de mettre tous lesproblmes de ce pays sur lespaules de la gnration qui atteint lge