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PARFUM DE FEMMES Quatre femmes au service d’une passion sans limite pour leurs cépages : Giovanna Morganti, Francesca Padovani, Helena Lomazzi, Francesca Sfondrini. Elles ont la terre en héritage, la vigne dans le sang. Elles sont belles, intelligentes, indé- pendantes. Elles font partie du top de la nou- velle génération des faiseurs de vin naturel en Toscane. C’est un souffle nouveau face à une époque où les hommes tenaient le monopole de la vinification, dans une région où le vin est une véritable réalité économique, une philosophie, un mode de vie. « Les femmes, surtout à l’heure actuelle, ont la responsabilité et le devoir de faire revenir les sentiments dans ce qui se fait. L’agriculture a besoin des femmes » Giovanna Morganti Giovanna Morganti est à l’origine de la création de la ferme « Le Boncie », au lieu-dit San Felice dans la localité de Castelnuovo Berardenga, au sud du Chianti Classico. Elle a passé les moments les plus heureux de son enfance avec son père dans les vignes. Aujourd’hui, c’est elle qui est maman d’une petite fille de 8 ans, toujours au milieu des vignes qu’elle n’a pas quittées malgré ses rêves d’Afrique. À Fonterenza, Francesca Padovani partage sa passion de la terre et du vin avec sa sœur jumelle, Margherita Padovani. On les appelle les jumelles du Brunello. Leur domaine viticole se situe au sud de Montalcino dans la localité de Fonterenza à Sant’Angelo in Colle. Elles ont vécu à Milan jusqu’à l’âge de 21 ans, mais ont toujours séjourné en Toscane durant leurs moments de liberté. Helena Lomazzi travaille aux côtés de son mari Dante Lomazzi sur le domaine de Colombaia, à 30 minutes au nord de Sienne. Un beau jour, ils ont tout lâché pour revenir sur les terres familiales de Dante, alors qu’ils poursuivaient tous les deux une carrière réussie dans les médias et la communication. Quant à Francesca Sfondrini, après avoir voyagé quelques années, elle a planté ses racines dans le domaine de Massa Vecchia, qui se situe d’un autre côté de la Toscane, dans la Maremme, au pied de la colline où se trouve le village de Massa Marittima, avec vue sur mer. « La viticulture est une manière de faire de l’agriculture avec un regard vers le futur ; la vigne est une plante qui requiert de la passion et du don de soi. Je compare souvent cela au fait de donner la vie » Francesca Padovani Toutes les quatre ont fait ce choix de regarder vers le futur, d’abandonner leur vie à leur ter- roir, de rétablir des sentiments dans le travail de la vigne en évitant les produits chimiques, en choyant leurs plants comme des êtres sensibles, en respectant la biodiversité, les rythmes du climat et l’équilibre ciel-sol. S’il ne fallait qu’un mot pour décrire les mer- veilles qu’elles produisent saison après sai- son, vinification après vinification, ce serait « humain ». Oui, ce qu’elles font, ce sont des vins profondément humains, qui, du fait du choix des cultures et du soin donné au travail en cave, ne sont jamais tout à fait les mêmes d’année en année, mais ce n’est que le prix à payer pour des résultats variés et de haute qualité. « Ce que je préfère, c’est préparer la vigne, au printemps, pour la saison : la nettoyer, sélectionner les meilleurs bourgeons, guérir les vieux plants malades, protéger et assurer les jeunes… » Francesca Sfondrini En matière de vision, d’observation et de timing, elles sont reines. Elles n’ont à rougir de rien. Ce qui ressort du travail quotidien de Giovan- na, Helena, Francesca et Francesca, c’est cette incroyable liberté d’esprit que l’on ne peut réellement avoir que quand on a travaillé avec le fond de ses tripes. Ces femmes pour qui le succès n’est autre que celui de pouvoir offrir un bon vin mêlé de sentiments, respectueux de la nature, du raisin, et du consommateur, sont vraiment très rock’n’roll. « Etre heureux, c’est pour nous, lié aux choses simples, à la santé, à la gaieté, aux bons produits et, bien sûr, aux bons vins ! On souhaite que 2013 soit une année de conscience majeure de ce qui compte vraiment, qu’il y ait une attention toujours plus répandue de l’importance de préserver l’environnement dans lequel on vit » Helena Colombaia Soyons fous, soyons heureux, partons avec ces dames à la découverte du cépage-culte sangio- vese, allons déguster leurs vins, explorer leurs bonnes adresses, au fil des pages qui suivent. GAZZETT ´ AL DENTE Image 1 : © Boncie Image 2 : © Richard Kalvar Image 3 : © Roberto Caccuri Image 4 : © Colombaia GAZZETT’AL DENTE / page 1 GAZZETT’AL DENTE - TRIMESTRIEL - 1ER TRIM 2013 - EDITEUR RESPONSABLE : MICHELE ROSA 85-87 RUE DU DOYENNE 1180 BRUXELLES - DéPôT 1099 BRUXELLES X - P914563 GAZZETTA N°9 - CONCENTRé D’HUMEURS ITALIENNES PRIMAVERA 2013 1 2 3 4 SPECIALE TOSCANA

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Gazzetta Spéciale Toscane Quatre vigneronnes au top de la nouvelle génération de faiseurs de vins naturels Carrare - Bagno Grande - Alta Maremma

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Page 1: Primavera 2013

PARFUM DE FEMMESQuatre femmes au service d’une passion sans limite pour leurs cépages : Giovanna Morganti, Francesca Padovani, Helena Lomazzi, Francesca Sfondrini.

Elles ont la terre en héritage, la vigne dans le sang. Elles sont belles, intelligentes, indé-pendantes. Elles font partie du top de la nou-velle génération des faiseurs de vin naturel en Toscane. C’est un souffle nouveau face à une époque où les hommes tenaient le monopole de la vinification, dans une région où le vin est une véritable réalité économique, une philosophie, un mode de vie.

« Les femmes, surtout à l’heure actuelle, ont la responsabilité et le devoir de faire revenir les sentiments dans ce qui se fait. L’agriculture a besoin des femmes » Giovanna Morganti

Giovanna Morganti est à l’origine de la création de la ferme « Le Boncie », au lieu-dit San Felice dans la localité de Castelnuovo Berardenga, au sud du Chianti Classico. Elle a passé les moments les plus heureux de son enfance avec son père dans les vignes. Aujourd’hui, c’est elle qui est maman d’une petite fille de 8 ans, toujours au milieu des vignes qu’elle n’a pas quittées malgré ses rêves d’Afrique.

À Fonterenza, Francesca Padovani partage sa passion de la terre et du vin avec sa sœur jumelle, Margherita Padovani. On les appelle les jumelles du Brunello. Leur domaine viticole se situe au sud de Montalcino dans la localité de Fonterenza à Sant’Angelo in Colle. Elles ont vécu à Milan jusqu’à l’âge de 21 ans, mais ont toujours séjourné en Toscane durant leurs moments de liberté.

Helena Lomazzi travaille aux côtés de son mari Dante Lomazzi sur le domaine de Colombaia, à 30 minutes au nord de Sienne. Un beau jour, ils ont tout lâché pour revenir sur les terres familiales de Dante, alors qu’ils poursuivaient tous les deux une carrière réussie dans les médias et la communication.

Quant à Francesca Sfondrini, après avoir voyagé quelques années, elle a planté ses racines dans le domaine de Massa Vecchia, qui se situe d’un autre côté de la Toscane, dans la Maremme, au pied de la colline où se trouve le village de Massa Marittima, avec vue sur mer.

« La viticulture est une manière de faire de l’agriculture avec un regard vers le futur ; la vigne est une plante qui requiert de la passion et du don de soi. Je compare souvent cela au fait de donner la vie » Francesca Padovani

Toutes les quatre ont fait ce choix de regarder vers le futur, d’abandonner leur vie à leur ter-roir, de rétablir des sentiments dans le travail de la vigne en évitant les produits chimiques, en choyant leurs plants comme des êtres sensibles, en respectant la biodiversité, les rythmes du climat et l’équilibre ciel-sol.

S’il ne fallait qu’un mot pour décrire les mer-veilles qu’elles produisent saison après sai-son, vinification après vinification, ce serait « humain ». Oui, ce qu’elles font, ce sont des vins profondément humains, qui, du fait du choix des cultures et du soin donné au travail en cave, ne sont jamais tout à fait les mêmes d’année en année, mais ce n’est que le prix à payer pour des résultats variés et de haute qualité.

« Ce que je préfère, c’est préparer la vigne, au printemps, pour la saison : la nettoyer, sélectionner les meilleurs bourgeons, guérir les vieux plants malades, protéger et assurer les jeunes… » Francesca Sfondrini

En matière de vision, d’observation et de timing, elles sont reines. Elles n’ont à rougir de rien.

Ce qui ressort du travail quotidien de Giovan-na, Helena, Francesca et Francesca, c’est cette incroyable liberté d’esprit que l’on ne peut réellement avoir que quand on a travaillé avec le fond de ses tripes. Ces femmes pour qui le succès n’est autre que celui de pouvoir offrir un bon vin mêlé de sentiments, respectueux de la nature, du raisin, et du consommateur, sont vraiment très rock’n’roll.

« Etre heureux, c’est pour nous, lié aux choses simples, à la santé, à la gaieté, aux bons produits et, bien sûr, aux bons vins ! On souhaite que 2013 soit une année de conscience majeure de ce qui compte vraiment, qu’il y ait une attention toujours plus répandue de l’importance de préserver l’environnement dans lequel on vit » Helena Colombaia

Soyons fous, soyons heureux, partons avec ces dames à la découverte du cépage-culte sangio-vese, allons déguster leurs vins, explorer leurs bonnes adresses, au fil des pages qui suivent.

GAZZETT AL DENTE

Image 1 : © Boncie

Image 2 : © Richard Kalvar

Image 3 : © Roberto Caccuri

Image 4 : © Colombaia

Gazzett’al dente / page 1

GAzzETT’AL DEnTE - TRIMESTRIEL - 1ER TRIM 2013 - EDITEUR RESPOnSABLE : MICHELE ROSA 85-87 RUE DU DOYEnnE 1180 BRUxELLES - DéPôT 1099 BRUxELLES x - P914563

G A z z E T T A n ° 9 - C O n C E n T R é D ’ H U M E U R S I T A L I E n n E S P R I M A V E R A 2 0 1 3

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SPECIALETOSCAnA

Page 2: Primavera 2013

TRibUTE To SANGioVESE !Tout en arôme, structure et qualité, le sangiovese est incontestablement le cépage qui prédomine dans les vignobles de Toscane. Pour ceux qui aiment croire aux légendes, son nom serait dérivé du latin Sanguis Iovis, sang de Jupiter… Pour les autres, ceux qui préfèrent appréhender la réalité des choses, voici le meilleur témoignage qui soit, issu de la pratique quotidienne de nos quatre viticultrices :

Giovanna Morganti de la ferme Le Boncie :Parler du sangiovese, c’est comme parler d’un parent, il a toujours été présent dans mes journées, il est généreux mais aussi très rustique. Il ne s’adapte pas facilement et produit des raisins très différents selon son lieu de vie. Il est gentil, mais pas trop. Finalement, je trouve qu’il ressemble beaucoup au caractère de la Toscane et des Toscans.

Francesca Sfondrini du domaine Massa Vecchia :Le sangiovese est un cépage noble, qui a besoin de temps pour s’améliorer encore

et encore. Nous avons plusieurs types de sangiovese dans notre vieux vignoble et, même si les différences sont claires, on y retrouve le même trait de caractère principal, force et austérité, comme un vieux gentleman.

Helena Lomazzi de Colombaia :Le sangiovese est un raisin spécial, très sensible aux variations climatiques et au type de terrain sur lequel il pousse. S’il est travaillé naturelle-ment, il devient une pure expression du terroir. Sa peau est un vrai miroir du ciel. Son jus a toujours une richesse de tanins, une acidité et un goût très intense, quelque chose de très authen-tique, d’un peu rude, vraiment toscan.

La grappe est toujours belle, de forme harmonieuse, ferme, souvent compacte, avec une peau fine mais résistante.

Francesca Padovani de Fonterenza :Le sangiovese est le second cépage le plus diffus en Italie (après le bar-bera). La typologie que nous cultivons – sangiovese grosso – est caractérisée par un difficile équilibre entre sa maturation phénolique (dérivé du phénol) et sa maturation technique, d’où l’im-portance d’un microclimat. La rencontre avec notre sol est difficile et extraor-dinaire en même temps. L’agriculture et la viticulture que nous poursuivons en biodynamie - nous l’avons constaté avec les années - a changé en mieux ce sol et les résultats obtenus.

Les vins de nos quatre

vigneronnes choisis et

goûtés par Michele Rosa

Massa Vecchia La Querciola 2007

80% sangiovese 20% alicante

De l’originalité, du rock’n’roll et une bonne fraîcheur.

On aime ça, ce vin dense avec un fruit mûr, de la matière, de l’équilibre, un

nez « nature ».

C’est assurément un vin de garde.

Colombaia Vigna nuova 2011

97% sangiovese 3% colorino

Magnifique à boire maintenant !

L’équilibre est parfait entre le

fruit, la maturité, la fraîcheur et la longueur en bouche. C’est du velours en

finesse…

Fonterenza Rosso di Montalcino 2009

100% sangiovese grosso

Waouh ! Il était explosif sur le

fruit au nez et en bouche, lors de notre première dégustation, il y a quelques mois… Depuis, il s’est un

peu refermé pour mieux se rouvrir

d’ici un an ou deux. C’est une évolution typique de ce vin vif, structuré et

élégant, qui accroît l’impatience de la déguster à nouveau.

Podere le Boncie Le Trame 2009

Chianti Classico

Quand la concentration et la

fraîcheur, l’élégance et le fruité sont au

rendez-vous de la dégustation, c’est du tout grand chianti !

page 2 / Gazzett’al dente

Image : Une grappe de Sangiovese © Serafina

Page 3: Primavera 2013

Le cri du cœur

de Francesca Sfondrini

J’espère que cette année, quelqu’un au Parlement européen comprendra à quel point les petits

producteurs de vins risquent d’être écrasés par la

bureaucratie, chaque année de plus en

plus lourde, et par les nouvelles lois

sur le vin et le vin bio, qui ne sont

rien d’autre qu’une aide pour la grande

industrie !

Les bons plans de Giovanna

MorgantiPour une bonne

dégustation de vins :

Osteria le Panzanelle Loc. Lucarelli, 29 Radda in Chianti,

Siena

www.lepanzanelle.it

Et la plus belle carte de

vins naturels de Toscane ?

Ristorante La Tana degli Orsi

Via Roma, 1 52015 Pratovecchio,

Arezzo

Le charme de la Toscane

selon Francesca Padovani

La Toscane est incontestablement très belle ; il y a encore beaucoup de bois, il y a

la proximité de la mer et, ici, chez nous, une montagne

magnifique, le mont Amiata, avec

son caractère extraordinaire encore

très secret. Avis à ceux qui aiment flâner hors des

sentiers battus !

L’Adresse pur bio

et slow food d’Helena Lomazzi

Sbarbacipolla Biosteria

Piazza Bartolomeo Scala

Colle di Val d’Elsa www.biosteria-

sbarbacipolla.it

ToSCANE DU NoRDDu marbre de CARRARE pour la seconde jeunesse du Copacabana Palace à Rio !

Oui, c’est comme ça, ça fait des centaines et des cen-taines d’années que le marbre de Carrare fait le tour de la terre.

Carrare ? De l’italien car-rara, lui-même de Carrara, nom de la ville toscane. Au-jourd’hui, quand on évoque ce marbre blanc d’un grain très fin, on parle de « trésor blanc ». À l’époque de la Ré-volution française, on l’ap-pelait le « marbre de la côte de Gênes ». Chic, non ? Mettez m’en en-core un peu du marbre de la côte de Gênes, là dans mon hall, ici sur mes cuvettes…

Ce marbre blanc immaculé est un incontournable. La ville de Carrare donne sur la mer Ligure. Là, quand on em-prunte l’autoroute qui longe la côte depuis la frontière française, en passant par Gênes, Portofino, les Cinq Terres, on traverse Carrara avant d’arriver à Forte dei Marmi et on aperçoit, sur la gauche, ce manteau d’appa-rence neigeuse qui recouvre les Alpes Apuanes. Ici, on découpe la montagne bloc après bloc. Si vous prenez le chemin des écoliers, vous pouvez visiter les carrières de Fantiscritti ou de Colon-

nata. Vous en ressortirez tout blanc, votre voiture aussi, mais avec le souvenir d’une atmosphère lunaire hors du commun.

Ce qu’il y a de plus impres-sionnant dans tout ça, outre le travail proprement dit du marbre et ses techniques d’extraction, c’est le rayon-nement à travers l’Histoire de cette roche limpide depuis que Michel-Ange

s ’ e s t approprié un bloc unique pour en tirer sa statue de Da-vid, aujourd’hui exposée à la Galle-ria dell’ Accademia de Florence.

De la sculpture de Cy-prien Godebski, notre-Dame-des-naufragés, qui trône devant l’océan à la point du raz en France jusqu’à la Fontaine des néréides de Lola

Mora à Buenos Aires, songez au nombre de sculptures, sta-tues, sols, salles de bain, qui ont fait la gloire du marbre de Carrare, comme celui du comptoir de notre negozio ! Et , comme nous vous le disions en titre, une des dernières commandes en date, est cet escalier géant dans

la réception agrandie de 80% du Copacabana Palace à Rio. Le groupe Orient-Express y a investi 20 millions de dol-lars à l’occasion des 90 ans de l’établissement. Le marbre de la côte de Gênes a encore de beaux jours devant lui !

Image : Le Copabana Palace © Renata xavier

ToSCANE DU SUDNotre source d’eau chaude préférée

E c o u t e z - n o u s bien !

Voici ce que vous allez faire l o r s de votre pro- chaine visite en Toscane. Rendez-vous dans la petite localité de San Casciano dei Bagni, à la frontière sud de la pro-vince de Sienne, au cœur même des plus belles productions d’huile d’olive et de Chian-ti. Ce village comme on aime, bourré de petites ruelles étroites qui débouchent cha-cune sur une campagne à cou-per le souffle, est un lieu de repos absolu, aux environs duquel il fait bon louer de grandes maisons en bandes durant l’été…. Là, après le

dîner, épatez vos invités en les emmenant prendre un bain de nuit dans un bassin naturel d’eau chaude à l’air libre. Les sources d’eau chaude thermale de San Cas-ciano dei Bagni remontent à l’âge étrusque ; elles ali-mentaient un ancien lavoir à proximité immédiate du vil-lage. Le lieu-dit s’appelle Bagno Grande, les habitants disent « Vasconi ». L’eau y est à 38°/39° toute l’année. Dites à votre troupe d’amis de prévoir un petit mail-lot sous les shorts ou robes d’été. Arrivés à San Cas-ciano, garez votre voiture sur le parking à l’entrée du village. De là, marchez le long de la petite route en bas de la colline, un peu à l’écart… Arrivés devant les bassins, déshabillez-vous dans le noir, c’est trop chouette, et plongez immé-diatement dans l’eau chaude comme dans un bain, sans vous soucier de savoir qui est à côté de vous, un vieux sage avec une barbe de mille centimètres, un hippie du village, des amoureux ou un groupe de jeunes ados… Profi-tez simplement de l’instant, c’est chaud, grisant, teinté de mystère. Vous ressortirez certes avec une vague odeur de vase sur la peau, mais surtout ne vous lavez pas avant de vous mettre au lit, votre sommeil sera de bébé et votre peau, aussi !

Image : Bagno Grande © Alina Pinelli

Gazzett’al dente / page 3

Un bloc de marbre était si beau

Qu’un statuaire en fit l’emplette.

Qu’en fera, dit-il, mon ciseau ?

Sera-t-il dieu, table ou cuvette ?

Jean de La FontaineLe Statuaire et la statue de Jupiter

Page 4: Primavera 2013

Nos régions d’italiePRODOTTI & VINI LOCALI

Spécialité

Lardo di ColonnataVoici un lard pas comme les autres, dont la production et la consommation ont toujours été liées à l’activité d’extraction du marbre. Quel rapport entre le marbre et le cochon, me direz-vous ? Ce lard est fait à Colonnata, zone est de la région marbrière de Carrare, frotté au sel et aux épices, affiné dans des vasques de marbre. Cette méthode toute particulière de conservation du gras de cochon donne un produit délicat avec sa viande blanche, très légèrement rosée, de forme rectangulaire de plus de 3cm d’épaisseur, réputé être le meilleur lard au monde !

Spécialité

Cantucci… Ou biscotti di Pra-to. Ce n’est pas nou-veau, nous vous en avons déjà parlé dans notre toute première gazzetta, mais com-ment ne pas les évo-quer dans un numéro Spécial Toscane  ? C’est Le biscuit ty-pique toscan, par excellence. A l’ori-

gine, les familles pauvres avaient créé cette recette à base de pâte de pain mêlée d’huile et parfumée à l’anis. Aujourd’hui, les Cantucci sont par-ticulièrement recon-naissables, ce sont ces gros biscuits rustiques, secs, aux amandes ou aux pi-

gnons, qui traînent en pyramide dans les vitrines et comptoirs des commerces toscans. Dans notre negozio, nous les avons aussi aux copeaux de cho-colat fondant ou dans une version amandes et chocolat, ou avec de la pistache… Miam !

Spécialité

Salame FinocchionaEncore un truc bien toscan, ce gros salami assaisonné aux graines de fenouil et trempé dans le vin rouge, typique de chez ty-pique. On raconte qu’à l’époque, on utilisait les grains de fenouil, non pas pour allonger la conservation, mais pour cacher la dété-rioration du produit… C’est bon !

page 4 / Gazzett’al dente

Valle d’Aosta

Veneto

Toscana

Marche

UmbriaAbruzzo

Lazio

Sardegna

Piemonte

Liguria

Emilia Romagna

Lombardia

Trentino Alto Adige

Friuli VeneziaGiulia

TOSCAnA

Page 5: Primavera 2013

Spécialité

Poliziano - Vino Nobile di Montepulciano

Ici, il y a de la charpente, du robuste, du rus-tique, du plein, du tannique, du rubis profond, un de ces trucs qu’on vous sert avec du lourd, du san-glier ou des rognons

de veau, fait à base d’un clone de sangio-vese, le prugnolo gen-tile. S’il est moins glamour que le Chianti Classico ou le Bru-nello di Montalcino, ce vin de garde n’en demeure pas moins très apprécié.

Spécialité

Pecorino di Pienza « val d’orcia »C’est un fromage 100% lait de brebis. Figurez-vous qu’il y a là, sur les hauteurs de Sienne, dans les pâturages, de l’absinthe sauvage asso-ciée à un mélange d’herbes parfumées, qui donne au fromage son caractère unique…

Spécialité

bistecca alla fiorentinaEn Belgique, on dit bifteck à la floren-tine. C’est un plat de viande, ça c’est sûr, on ne peut pas se trom-per. Mais une viande de bonne race, bien élevée, à l’air libre

de Toscane, la Chiani-na , une des races de vache les plus répu-tées au monde, servie chez nous à l’occasion dans notre Osteria. C’est la seule viande que les Italiens

acceptent de man-ger saignante. C’est idéalement un morceau de côte à l’os, 5 cm d’épaisseur, à cuire au barbecue, huile d’olive, sel et poivre et voilà, delizioso !

Spécialité

olio extra vergine di oliva Chianti Classico D.o.P. « Castello di Ama »A castello di Ama, l’extraction de l’huile commence le jour de la récolte des olives ; c’est ce qui fait son succès. Au visuel, cela

donne une robe plutôt verdâtre, laiteuse et dense, qui devient plus jaunâtre au fil du temps, toujours parée de reflets verts.

Au nez, l’huile de Castello di Ama offre un bouquet particulièrement fruité, frais et intense. L’arôme est net, avec des nuances de chlo-rophylle. Le goût est assez parfu-mé et fruité. Bel équilibre. Belle rondeur.

Gazzett’al dente / page 5

Abruzzo

Molise

Campania

Puglia

basilicata

Calabria

Sicilia

Page 6: Primavera 2013

biENVENUE EN ALTA MAREMMAToutes bonnes adresses secrètes de DOLCE VITA 

En voici une excellente idée pour vos prochaines vacances : partir du côté de l’alta Maremma ! Cette région du sud de la Toscane, anciennement marécageuse, longtemps méconnue, regorge de petits villages médiévaux et de joyaux architecturaux au milieu d’une nature préservée avec le luxe de se trouver en bordure de mer, à côté des plus belles plages toscanes, aux confins du parc naturel de la Maremme (parc national depuis 1975 ou Parco dell’Uccellina).

Passer ses vacances dans les fermes et les agritourismes de la Maremma et profiter des belles plages de Porto Ercole ou de Porto Santo Stefano relève d’une exclusivité toute particulière.

Mais, c’est à Scarlino que nous avons décidé de vous emmener, à une quarantaine de kilomètres de Grosseto. Ce petit village médiéval est situé à 5km de la mer, à quelques kilomètres de Massa Marittima, juste en face de l’île d’Elbe. Pour découvrir et apprendre à aimer Scarlino et ses environs, venez résider quelque jours dans l’une des trois adresses ci-dessous. Trois adresses pour trois amis. Trois rêves très différents, mais une ambition commune : faire connaître « l’oro di Scarlino » !

Agriturismo La CianellaBruno est originaire du nord de l’Italie. Lorsqu’il était enfant, il passait toutes ses vacances à Scarlino dans la trattoria familiale. Au-jourd’hui, guidé par cette envie de retour aux sources, il s’est installé dans la maison de famille, où il a aménagé douze chambres confortables. Ses petits déjeuners sont un vrai luxe dans une Italie pas très réputée pour ce repas-là de la journée. La mer est à 8km. Les plages, magnifiques.

Agriturismo Poggio La CroceMargherita est napolitaine et Sergio est un « toscano AOC ». Ensemble, ils ont acheté « Poggio la Croce », tombés sous le charme de ce petit bijou, Poggio signifiant colline et la croce, la croix (c’était le lieu d’un ancien couvent). Ils habitent la maison principale et ont fait construire trois maisons écologiques occupées chacune par deux appartements indépen-dants. La piscine en contrebas se jette dans la vallée, c’est très beau.

Relais La VedettaAnna a décidé de quitter le monde trépidant du marketing et de la pub pour se retrouver, là, au sommet d’une colline dans la maison qui appartenait autrefois à son oncle aventurier. La vue sur la mer depuis les chambres est spectaculaire, on y admire l’île d’Elbe et même la Corse. Ici, le charme opère petit à petit. On profite, lorsqu’on est hôte des lieux, du restaurant et des bons produits de terroir. Pour Anna : « Siete come a casa e vi coccoliamo » (vous êtes comme à la maison et on vous chouchoute) !

Toutes ces adresses sont à découvrir sur le site www.dolcevita.be

page 6 / Gazzett’al dente

L’iTALiE DES bRèVES DE CoMPToiR.. et des adresses qu’on se refile confidentiellement

PIENZA, LE CHOIX DE MICHELES’il ne fallait retenir qu’une seule cité de Tos-cane en dehors des grands classiques comme Florence ou Sienne…  ? Ce serait Pienza ! Cette petite ville qu’on appelait autrefois

città ideale ou città uto-pia, est née du projet de créer un lieu de vie où les désirs de cohabitation pacifique de la communauté humaine et ses rapports avec la nature trouveraient des

réponses concrètes. Belle idée ! C’est le Pape Pie II, natif du coin, qui, en 1459, décida de la trans-former en « ville idéale ». C’est là qu’ont été appli-qués les premiers principes

de l’urbanisme de la Re-naissance. Le centre histo-rique de Pienza est classé au Patrimoine de l’Unesco.

À voir : la Cathédrale (Duo-mo), le Palazzo Piccolomi-

ni, le Palazzo Comunale, le Palazzo Borgia et tous les petits commerces gourmands disséminés un peu partout dans le village.

UN ENFANT DE TOSCANESANDRO VERONESI XY, Grasset, 2013

Il est né, en 1959, en Toscane, à Prato, où il vit encore aujourd’hui. Il a étudié l’architecture à l’uni-versité de Florence avant de se mettre à écrire bien, vraiment bien. On se souvient avec émotion de Caos Calmo (Chaos Calme), Prix Femina et Prix Méditerranée en 2008. Le livre a été adapté au cinéma par Antonello Grimaldi avec nanni Moretti dans le rôle principal. Aujourd’hui, Veronesi nous revient avec « xY », une histoire venue des ténèbres, un petit village dans le nord enneigé

d’Italie, un massacre inexpliqué, des peurs, des traumatismes. Il y en a sous la tête de ce toscan ! Même le mal est beau sous la plume de Veronesi, dit-on…

DJ SMALL PRéSENTE

ENNIO MORRICONE LA DONNA INVISIbILE (1969)

Dans une chronique consacrée aux bandes originales de films italiens, impossible de passer sous silence le Maître incontesté du genre et l’un des plus prolifiques : Ennio Morricone, né à Rome le 10 novembre 1928. Plus de 500 bandes originales de films à son actif ; certaines années, il a été capable de composer plus de vingt musiques de films à la suite!

Sa carrière de compositeur pour le cinéma n’a véritablement com-mencé qu’au début des années 60. Sa célébrité, il la doit certes aux musiques des « westerns spa-ghetti » réalisés par Sergio Leone (« Pour une poignée de Dollars » en 1964; « Le Bon, la Brute et le Truand » en 1966 et « Il était une fois dans l’Ouest » en 1968), mais son talent s’est adapté à tous

les genres cinématographiques. Son point de vue sur les musiques de films italiens avant 1960 n’était pas très positif : trop de médio-crité et de sentimentalisme ! Pour s’en démarquer, il a créé un style empreint de nervosité et de lyrisme, de force et de poésie et en même temps très visuel... Si vous n’êtes pas convaincus, essayez de regar-der l’une ou l’autre scène de « Le Bon, la Brute et le Truand » sans accompagnement musical, vous ver-rez, l’expérience est radicale... Sans Morricone, rien ne va plus.

Entre 1965 et 1975, il aura com-posé de fantastiques musiques, dont celle qui compose la B.O. du film au titre déjà tragique, « La Donna Invisibile » (1969 - Paolo Spinola). Les arrangements de Mor-ricone illustrent l’histoire de cette femme, Laura, qui se rend compte que son mari, dont elle est encore amoureuse, ne l’aime plus, qu’elle est devenue invisible pour lui alors qu’il porte attention à une autre femme. La B.O., exemple parfait de la musique de la jet-set se prélassant dans les hôtels luxueux de l’époque, offre à la fois des orchestrations mélancoliques avec la voix d’Edda Dell’Orso, qui avait déjà collaboré avec Morri-cone pour « Le Bon, la Brute et le Truand » et « Il était une fois dans l’Ouest », mais aussi la légèreté de vraies notes de bossa nova, « Ri-tratto d’autore », « La Moda », qui ne tranchent pas avec la dimension dramatique du film mais font de sa musique, une véritable composition d’ambiance.

Si vous pensiez que Morricone n’a fait que du western, donnez vite une double ration d’avoine à votre che-val, laissez votre colt dans votre ceinture et écoutez plutôt cette B.O, vous ne serez pas déçu...

Image : Portrait de Sandro Veronesi © MarcoTambara

« Des jambes dorées comme le ciel de Toscane »L’Amour dure trois ans Frédéric beigbeder

Page 7: Primavera 2013

Gazzett’al dente / page 7

MADE iN iTALYParce que nous ne vous parlons pas assez souvent de mode… Parce que nous aimons les sagas familiales surtout lorsqu’elles sont menées par l’incroyable énergie des femmes… Parce que, quand l’Italie pleure, nous pleurons aussi…

Pour toutes ces raisons, nous tenions à rendre ici hommage à la famille MISSOnI, dont la per-sonnalité ensoleillée s’est trouvée tristement endeuillée par la disparition au Venezuela, début janvier, de Vittorio Missoni, l’un des héritiers de la marque, alors qu’il se trouvait à bord d’un petit avion supposé assurer la liaison entre Los Roques et Caracas.

Missoni, c’est un nom tout en couleur qui fait partie de l’inconscient collectif italien, c’est le nom du tricot torsadé, géométrique, ciné-tique, mais aussi des vagues, des lignes, une griffe familiale qui nous renvoie les images des kaléidoscopes de notre enfance.

Tout le monde connaît Missoni, mais personne ne mesure réellement l’importance du rayonnement donné par le style de cette famille à plusieurs générations d’hommes et de femmes dans le monde. Depuis la création, en 1958, par Ottavio Missoni et sa femme, Rosita Jelmini, d’un laboratoire dédié à la production de maille, l’entreprise familiale est devenue un véritable empire inter-national. C’est une histoire fantastique que celle de cette famille, qui s’affiche volontiers en photos, habillée dans ses tricots colorés, les uns proches des autres, toutes générations

confondues, beaux et souriants. C’est une joyeuse ambition qu’il est bon d’exhiber en ces temps de crise économique. Angela Missoni, qui a repris la marque en 1997, est la 4ème génération de femmes du côté de sa mère à travailler dans le textile. La créatrice est fière d’affirmer que ce qui la relie à sa mère et à sa propre fille, c’est une véritable passion pour la mode.

Assurément, chez les Missoni, on ne fait pas dans la demi-teinte, mais dans la full couleur. Et nous, les histoires de passion, on adore ça, parce qu’elles engendrent les plus grands succès comme les plus grands mystères. Pour découvrir toute l’histoire, tapez www.missoni.com

LA VACHE ET LE CUISINIERÀ Montepulciano, l’Osteria dell’ Acquacheta vaut le détour. On ne sait pas qui de la bistecca alla fiorentina ou du patron est le vrai personnage de l’histoire. Tous les deux sont aussi célèbres et doués d’un charisme certain. nous vous avions déjà parlé brièvement de ce restaurant dans notre toute première gazzetta, mais ça vaut le coup d’y revenir !

D’un côté, il y a Giulio, le boss, volubile à souhait, cheveux blancs, queue de cheval et couteau machette dans la main ; de l’autre, la « bistecca » issue de la race de vache Chianina, élevée à l’air libre et à l’herbe dans le Val di Chiana, si bien élevée, si pure et source de telle fierté, que certaines personnes en ayant mangé, continuaient malgré tout à s’autoproclamer végétariens. Assise aux grandes tables communes, la clientèle des touristes, très nombreuse durant les beaux jours, se mêle aux hommes d’affaires de la région, aux familles du cru, aux adoles-cents de sortie. La cuisine, ouverte sur la salle bondée, offre le spectacle d’une cuisson parfaitement maîtrisée.

Osteria dell’ AcquachetaVia del Teatro 2Montepulcianowww.acquacheta.eu

Image : Osteria dell’Acquacheta © HipParis

LA NoSTRA RiCETTA PANZANELLA (SALADE TYPIQUE TOSCANE)Ingrédients (4 personnes) :

300gr Pain de 2 ou 3 jours 2 Tomates moyennes pour salade ou tomates cerises1 Oignon rouge1 Petit concombre

8 Feuilles de basilicHuile d’olive extra viergeVinaigre de vin rougeSel et Poivre

Préparation :

Dans un grand saladier, mettre le pain en morceaux et mouiller avec de l’eau pendant 5 minutes. Bien essorer pour éliminer l’excédant d’eau, puis unir les tomates coupées en cubes d’environ 2cm, l’oignon en très fines lamelles, le concombre en fins morceaux et le basilic déchiré à la main. Assaisonner avec le vinaigre, l’huile d’olive, le sel et le poivre et bien mélanger. Pour un bon résultat, laisser reposer la préparation 1 heure avant de passer à table. À servir comme accompagnement d’une bonne «bistecca alla fiorentina» ou comme entrée avant «la pasta».

« Il y a des villes comme Florence, les petites villes toscanes, qui portent le voyageur, le soutiennent à chaque pas et rendent sa démarche plus légère »

Camus

Page 8: Primavera 2013

LE boUQUiN DE ToUTES LES SAiSoNS… La découverte d’Hélène Wallemacq !

Une fois n’est pas coutume, nous prenons le chemin du Festival international de la BD d’Angoulême. C’était en 2011, lors de la remise du Fauve d’or (meilleur album de l’année) à Manuele Fior pour « Cinq mille kilomètres par Seconde »… Une BD ? non, disons plus justement, un roman graphique.

Manuel Fior est né en 1975 près de la mer Adriatique, à Cesena. Cet ex-ar-chitecte, féru de dessin, se plaît à montrer la génération à laquelle il appartient à travers ses aquarelles et ses histoires brèves. Il a notamment réalisé une illustration par semaine pendant un an dans le grand quotidien

italien «La Repubblica», pour la ru-brique littéraire d’Alessandro Baricco, «Mon monde en cinquante livres». Ses dessins ont été exposés à la Galerie Julien Brugeas à Paris.

L’album « Cinq mille kilomètres par Se-conde », choisi par Hélène, est un vrai bijou : un portrait à l’aquarelle de la génération des trentenaires, l’histoire de Piero et de Lucia, un amour défiguré par la distance et par le temps, des milliers de modèles de vie possibles, l’éloignement et des égarements.

Manuele Fior jette ses ingrédients tels quels comme dans une recette de cuisine, un personnage plus courageux, un autre plutôt lâche, un autre plutôt fourbe, il voit comment ça marche, ce que ça donne au fil des pages qu’il mitonne, sans jamais donner à ses personnages une di-rection finale, et ça nous emporte, nous, friands de gourmandises littéraires.

Par-dessus tout, il y a, dans le travail de Manuele, ces sublimes couleurs qu’il traite comme une histoire parallèle, comme des personnages à part entière, qui changent selon le lieu, le pays, l’humeur locale,… Et ces fameux dessins à couper le souffle de réalisme, quelle découverte !

L’APPEL DE LA PiZZA, UNE HiSToiRE ToUTE iTALiENNEC’était durant l’hiver, quelque part du côté de La Spezia. Un homme d’affaires est kidnappé à son domicile par des hommes armés. La rançon est solide. La police mène l’enquête, mais ignore où sont planqués les ravisseurs… Jusqu’à ce moment précis où ces derniers, par péché de gourmandise, commettent l’er-reur d’utiliser le téléphone pour com-mander une pizza. L’appel permettra à la police de localiser les malfrats et de libérer l’otage. Apprenez que tout kidnappeur vit aux dépens des ceux qui l’écoutent, cette leçon vaut bien une pizza, sans doute.

FAUT-iL S’EN RéJoUiR ?… L’iTALiE LoUE SES CHâTEAUx Quoi ? Pourquoi ? Pour colmater la dette publique, voyons ! Après la pub sur les monuments historiques, voici que sont louées des centaines de proprié-tés appartenant à l’Etat italien. Sur les traces de la Grèce (tiens, tiens, ça nous vous rappelle pas une histoire ancienne ?), Rome met son patrimoine sur le marché et signe des baux de longue durée. Tout y passe, casernes, anciennes prisons et même cet impres-sionnant château médiéval de Soriano nel Cimino, près de Rome. Louer plutôt que vendre, c’est certes une option dans le débat qui voit s’insurger ceux qui s’inquiètent du fait que leur patri-moine culturel puisse passer aux mains des privés.

« QU’EST-CE QU’oN MANGE CE SoiR ? » !Pour tous ceux et celles que cette ques-tion irrite au plus haut point, pour faire « comme à la maison » mais pas à la maison, pour les petits budgets, pour les jours de fête entre amis autour d’une bonne bouteille de vin, pour les apéritifs qui se prolongent « on a faim, mais pas envie d’aller ailleurs », une solution : LA PÂTE DU SOIR du Caffè Al Dente.

C’est un nouvelle formule qui verra le jour autour du 15 mars avec le prin-temps, à l’enoteca, du mardi au samedi de 19h à 22h30.

CoLo-PHoN

Direction de la rédaction

Antoinette Van Ham

Coordination Hélène Wallemacq

Photographie Wine,

Food & Cinema

Production Caffè Al Dente

Design graphique Codefrisko

Illustrations Audrey Schayes

Rue du Doyenné 85, 87

1180 Bruxelles +32 (0)2 343 45 23

www.caffealdente.com

P L U S D ’ i N F o S A G E N D A S U R W W W . C A F F E A L D E N T E . C o M

CAFFè AL DENTE E ALTRE CoSEPRiMAVERA 2013

Une pâte fraîche, une tomate… que demande le peuple!

nOTE