how i met mozart - booklets.idagio.com · baermann, mühlfeld) ont donné à l’instrument ses...

20

Upload: others

Post on 19-Oct-2020

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • HOW I MET MOZART

    WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791)Clarinet Quintet in A, K. 581 - Quintette avec clarinette en la majeur, K. 581

    1. Allegro 9’31

    2 Larghetto 6’47

    3. Menuetto 7’01

    4. Allegretto con variazioni 9’40

    CARL MARIA VON WEBER (1786-1826)Clarinet Quintet in B flat, Op. 34 - Quintette avec clarinette en si b majeur, op. 34

    5 Allegro 10’46

    6. Fantasia. Adagio 5’24

    7. Menuetto 5’35

    8. Rondo. Allegro 6’33

    PIERRE GENISSON, clarinetQUARTET 212:

    DAVID CHAN, 1st violinCATHERINE RO, 2nd violinDOV SCHEINDLIN, viola

    RAFAEL FIGUEROA, cello

  • Mozart-Weber  : que de similitudes et de

    complémentarités entre les deux composi-

    teurs  ! Mozart épouse Constance Weber,

    devenant ainsi le cousin par alliance de Carl

    Maria von Weber. Les deux compositeurs

    meurent avant la quarantaine, l’un à la fin de

    l’époque classique, l’autre à l’orée du roman-

    tisme – annonçant les œuvres pour clari-

    nette de Brahms, même si Weber privilégie

    une écriture virtuose de soliste et qu’il a par

    ailleurs ouvert la voie à l’opéra romantique

    allemand.

    Pierre Génisson a choisi de partager ce réper-

    toire avec le Quartet 212, constitué de solistes

    du Metropolitan Opera de New York.

    Mozart, Weber, Brahms  : les trois compo-

    siteurs, inspirés chacun par un clarinet-

    tiste d’exception (respectivement Stadler,

    Baermann, Mühlfeld) ont donné à l’instrument

    ses lettres de noblesse.

    Tout a été dit sur Mozart, « l’unique » comme

    le qualifiait Rossini. La clarinette occupe une

    place toute particulière dans sa vie. De passage

    à Mannheim lors d’un de ses voyages, il écrit

    ainsi à son père dès 1778 : « Oh, si seulement

    nous avions aussi des clarinettes – vous ne pouvez

    imaginer l’effet splendide d’une symphonie avec

    flûtes, hautbois et clarinettes ! »

    Plus tard, il compose plusieurs chefs-d’œuvre

    à l’attention de son ami – et frère de loge

    maçonnique – le clarinettiste Anton Stadler

    (1753-1812), en particulier le Trio des quilles

    pour clarinette, alto et piano, K. 498 (1786), le

    Quintette pour clarinette et quatuor à cordes,

    K.  581 (1789) et le Concerto pour clarinette

    et orchestre, K. 622 (1791). Mozart compose

    encore de nombreuses autres pièces avec clari-

    nette, l’associant par exemple à la voix (dans

    des nocturnes, des solos d’opéras, comme dans

    La Flûte enchantée ou La Clémence de Titus) ou à

    plusieurs clarinettes, en particulier en trios de

    cors de basset (une clarinette du registre alto

    que Mozart adore).

    Le Quintette, K.  581 se situe donc à une

    période où Mozart maîtrise les spécificités

    de l’instrument. Il est même le premier grand

    WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791)Quintette en la majeur pour clarinette et cordes, K. 581 (1789)

  • compositeur à écrire pour cette association de

    la clarinette et du quatuor à cordes avant que

    Weber et Brahms lui emboîtent le pas.

    Le compositeur indique que le travail a été

    terminé le 29 septembre 1789 ; l’œuvre est

    jouée à Vienne le 22 décembre (sûrement

    pour la première fois) avec Stadler à la clari-

    nette – l’instrumentiste donnant son surnom à

    la partition, ainsi que l’atteste une lettre datée

    d’avril 1790 – et Mozart lui-même à l’alto.

    Comme pour le Concerto pour clarinette en la majeur, dernière œuvre avec l’inachevé Requiem, nous avons affaire à une tonalité majeure et un adagio poignant. C’est pour la

    clarinette de basset (en la, donc) de Stadler que Mozart écrit expressément – un instrument qui

    comporte une extension dans le grave mais qui

    ne sera plus utilisé ensuite par la majorité des

    clarinettistes.

    Cette tonalité de la majeur se fait le reflet gai et lumineux de la beauté de la vie. Le premier

    mouvement Allegro est basé sur trois thèmes

    au lieu des deux habituels. Puis l’extraordinaire

    Larghetto en ré majeur déploie un discours tragique qui en fait l’un des plus beaux adagios

    de Mozart. Mais la gaieté n’est jamais loin chez

    ce compositeur et le Menuetto retrouve une

    certaine légèreté – l’écriture sublimant la

    danse rustique du deuxième trio – ainsi que

    le Finale Allegretto en forme de thème et

    variations.

    CARL MARIA VON WEBER (1786-1826)Quintette en si b majeur pour clarinette et cordes, op. 34 (1815)

    Heinrich Joseph Bärmann (1784-1847) arrive

    en 1810 comme clarinettiste de l’Opéra de

    la Cour de Munich et fait la connaissance

    de Weber en 1811. Une amitié pour la vie

    s’instaure, couronnée de trois concertos dès

    1811 !

    La composition du Quintette avec clarinette, commencée en septembre 1811, soit deux

    mois après le Concertino, op. 26, progresse lentement, s’étalant sur quatre années.

    C’est d’abord le Menuet que termine Weber

    en 1811, suivi d’une version provisoire de

  • l’Allegro. Il laisse cette partition de côté le

    temps de compléter les Variations sur un

    thème de Silvana pour clarinette et piano,

    op. 33. Il remet le travail sur le métier en 1812

    en composant l’Adagio et achève l’Allegro un

    an plus tard. Enfin, le 24 août 1815, la totalité

    du quintette est prête, autrement dit la veille

    de sa création.

    Le biographe de Weber, John Hamilton

    Warrack, décrit ce Quintette comme un

    «  concerto de poche, écrit purement pour le

    plaisir de l’effet virtuose ». En effet, à la diffé-

    rence de Mozart qui installe le soliste au

    milieu des cordes à parts égales, Weber veut

    créer une scène vivante qui se concentre sur

    un protagoniste, représenté par la clarinette.

    Bien que plus connu sous le nom de « maître

    de l’opéra romantique allemand » pour ses

    œuvres lyriques telles que Der Freischütz

    (1821) et Obéron (1826), la production de

    Weber pour clarinette est substantielle.

    Outre le Quintette, op.  34, elle inclut en

    1811 le Concertino, op. 26, les deux Concertos,

    op. 73 et 74, les déjà citées Variations sur un

    thème de Silvana et le Grand Duo concertant,

    op. 48 (1815-16), le seul qui n’ait pas été écrit

    pour par Heinrich Bärmann ni créé par lui.

    On a parfois voulu opposer les quintettes de

    clarinette de Brahms et de Weber, les deux

    autres membres du triangle d’or de la clari-

    nette avec Mozart. En 1896, Brahms, malade,

    assiste pour la dernière fois à un concert de

    son clarinettiste favori, Richard Mühlfeld. Ce

    dernier lui demande s’il doit jouer le Quintette

    de Weber ou le sien... Brahms choisit Weber.

    Jean-Marie Paul

    Chargé de la communication, Vandoren - Paris

    Président (France) de l’International

    Clarinet Association

  • Mozart and Weber, there are many simila-

    rities and links that exist between these

    composers! Mozart marries Constance

    Weber, becoming the cousin of Carl Maria

    von Weber. Both composers died before

    forty, one at the end of the classical period,

    the other on the beginning of the romantic

    - announcing Brahms’ works for clarinet;

    Weber favored writing for a virtuoso soloist

    and he paved the way for German romantic

    opera.

    Hence the idea of Pierre Génisson to share

    this repertoire with the Quartet 212, an

    ensemble of soloists from the New York

    Metropolitan Opera.

    Mozart, Weber, Brahms: these three

    composers were each inspired by an

    exceptional clarinetist (Stadler, Baermann,

    Mühlfeld) and have given the instrument its

    nobility.

    Everything has been written about Mozart,

    “the one” as Rossini described it. The clarinet

    occupies a special place in his life. On his way

    to Mannheim, he wrote to his father in 1778:

    “Oh, if only we had clarinets too – you have no

    idea of the glorious effect of a Symphony with

    flutes, oboes and clarinets!”

    Later, he composed several masterpieces for

    his friend – and brother of the Masonic lodge

    – the clarinetist Anton Stadler (1753-1812),

    notably the Kegelstatt-Trio for clarinet, viola and

    piano, K. 498 (1786), the Quintet for clarinet

    and strings, K. 581 (1789) and the Concerto for

    clarinet, K. 622 (1791). Mozart also composed

    many other pieces with clarinet, combining

    it for example with the voice (in nocturnes,

    opera solos, as in The Magic Flute or The

    Clemency of Titus) or with several clarinets,

    in particular in trios of basset horns (an alto

    clarinet that Mozart loved).

    The Quintet, K.  581 appears at a period

    when Mozart had mastered writing for

    the instrument. He was also the first great

    composer to write for this clarinet-string

    quartet association, that Weber and Brahms

    further adopted.

    WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791)Quintet in A major for clarinet and strings, K. 581 (1789)

  • The composer mentions that the work

    was completed on September 29, 1789; it

    was performed in Vienna on December 22

    (surely for the first time) with Stadler,

    clarinet and Mozart, viola; the composer

    giving his friend’s name to the score

    (Stadler-Quintet), proven by a letter dated

    April 1790.

    The Concerto in A major, the last work along with the unfinished Requiem, gives us a major work and a poignant adagio. Mozart

    expressly writes for Stadler’s basset clarinet

    in A – an instrument that has an extension in

    the low register but which has not been used

    by the majority of clarinetists of the day.

    This tonality of A major is a gay and luminous

    reflection about the beauty of life. The first

    movement Allegro is based on three themes

    instead of the usual two. Then the extraor-

    dinary Larghetto in D major displays a

    tragic discourse which makes it one of the

    most beautiful adagios of Mozart. Mozart’s

    light-hearting is never far away and returns

    with the rustic dance of the second trio. The

    Allegretto Finale is in the form of a theme

    and variations.

    CARL MARIA VON WEBER (1786-1826)Quintet in B major for clarinet and strings, op. 34 (1815)

    Heinrich Joseph Bärmann (1784-1847)

    arrived in 1810 as solo clarinet of the

    Munich Opera House and he met Weber in

    1811. A lifelong friendship was established

    and crowned with three concertos as early

    as 1811!

    The composition of the Quintet for clarinet

    began in September 1811, two months after

    completing the Concertino, Op. 26. The work

    progressed slowly, taking over four years to

    complete. The first movement completed

    was the Menuet that Weber finished in

    1811, followed by a temporary version of

    the Allegro. Weber left this score aside to

    complete the Variations on a Theme from

    Silvana for clarinet and piano, Op. 33. In 1812

    he composed the Adagio and completed the

  • Allegro a year later. Finally, on August  24,

    1815, the entire quintet was ready, in other

    words the day before the premiere...

    Weber’s biographer, John Hamilton Warrack,

    describes this Quintet as “a pocket concerto,

    written purely for delight in virtuoso effect”.

    Indeed, unlike Mozart who installs the soloist

    in his quintet in the middle of the strings in

    equal parts, Weber wants to create a living

    scene that focuses on a protagonist, repre-

    sented by the clarinet.

    Although more widely known as a “Master of

    German Romantic Opera” for his lyrical works

    such as Der Freischütz (1821) and Oberon

    (1826), Weber’s production with clarinet

    is substantial. Besides the Op. 34, we have

    the Concertino, Op.  26, the two Concertos,

    op. 73 and 74, the Variations on a Theme from

    Silvana mentioned above and the Grand Duo

    Concertant, Op. 48 (1815-16), the only work

    that was not written for nor premiered by

    Heinrich Bärmann.

    Sometimes, the clarinet quintets of Brahms

    and Weber, the other two parts of the golden

    triangle for clarinet along with the quintet of

    Mozart, have been opposed. In 1896, Brahms,

    ill, attended for the last time a concert of his

    favorite clarinetist, Richard Mühlfeld. The

    latter asks him if he should play Weber’s

    Quintet or his own work. Brahms choosed

    the Weber.

    Jean-Marie Paul

    Communication Manager, Vandoren - Paris

    National Chairperson (France),

    International Clarinet Association

  • Cré

    dit p

    hoto

    : Je

    an-L

    ouis

    Ber

    nuy

  • Fondé en 2008 par Aubert de Villaine et Bernard

    Hervet, le Festival Musique & Vin au Clos

    Vougeot est né d’une amitié franco-américaine

    autour de David Chan et des solistes du Metro-

    politan de New York. Placé sous l’égide des

    grands viticulteurs et des domaines familiaux,

    il allie la mise en valeur de la musique et du vin.

    Le festival a gagné son caractère unique dans

    l’univers des festivals de musique classique en

    favorisant l’esprit d’émulation entre les jeunes

    et les grands artistes internationaux qui font la

    richesse de sa programmation.

    La Bourse Jeunes Talents a été créée dès la

    première édition du festival pour ouvrir à de

    jeunes talents ayant intégré des établissements

    ou des cursus d’enseignement supérieurs dans

    un circuit international la possibilité d’obtenir

    une bourse d’études.

    Depuis 2012, le festival Musique & Vin au

    Clos Vougeot a créé un fonds instrumental qui

    compte aujourd’hui 15 instruments à cordes de

    haut niveau fabriqués par des luthiers français

    ou étrangers. Ces instruments sont prêtés et

    joués par de jeunes musiciens en fin d’études

    ou en début de carrière et qui n’ont pas encore

    accès à un instrument de qualité.

    Founded in 2008 by Aubert de Villaine and

    Bernard Hervet, the Music & Wine at Clos Vougeot

    Festival was born of a Franco-American friendship

    around David Chan and soloists from New York’s

    Metropolitan Opera. Under the aegis of great vine

    growers and family estates, it highlights music and

    wine. The festival has gained its character, unique

    in the universe of classical music festivals, by

    favouring the spirit of emulation between young

    and great international artists who make for the

    richness of its programming.

    The Bourse Jeunes Talents was created as of the

    festival’s first edition to open the possibility of

    obtaining a study grant to young talents enrolled

    in establishments or graduate-level degree

    programmes in an international circuit.

    In 2012, the Musique & Wine at Clos Vougeot

    festival established an instrumental collection

    that now includes 15 high-quality stringed

    instruments, created by French or foreign makers.

    These instruments are lent to and played by young

    musicians finishing their studies or at the outset

    of their career, and who do not yet have access to

    a quality instrument.

    closdevougeot.fr

    http://www.closdevougeot.fr

  • http://www.buffet-crampon.com

  • pierregenisson.com

    quartet212.org

    http://www.pierregenisson.comhttp://quartet212.org

  • Je souhaite remercier toutes les personnes qui nous ont fait confiance et ont contribué à ce

    disque, au premier rang desquels le Festival Musique & Vin au Clos Vougeot, Aubert de Villaine

    du domaine de la Romanée-Conti, Bernard Hervet, Daniel Weissmann et Sandra Serfati, pour avoir

    été à la genèse de cette rencontre musicale et pour leur soutien fidèle ; Philip de la Croix pour sa

    précieuse amitié, son énergie inépuisable et son dévouement sans faille depuis le premier jour ;

    Jean Schreiber ; le label Aparté et Little Tribeca où j’adresse un grand merci à Nicolas Bartholomée

    et Jean-Hugues Allard pour leur confiance et leur direction artistique, à l’infatigable Max et ses

    oreilles d’or, Florian, Emmanuel, ma très chère Emma, Sophie, Amandine et Elsa pour leur grande

    efficacité ; toute la famille de Buffet Crampon dont je suis très fier de faire partie : merci donc à

    Jérôme, Isa, Philou, Nadia, Angeline, François B., Greg, Eric, François K., Magali, Giancarlo et tous

    ceux que je ne peux citer ; une pensée particulière va à Laurent qui nous manque ; merci également

    à la société Vandoren et plus particulièrement à Jean-Marie Paul pour ses textes clairs et précis,

    à David Gould pour leur version anglaise et à Laurent Sultan ; je remercie encore la Fondation

    d’entreprise Banque Populaire et Martine Tremblay ; Ardith Holmgrain et l’équipe de l’American

    Academy of Arts and Letters de New York ; Alain Duault pour sa grande bienveillance ; Nathalie

    Dessay et Laurent Naouri pour leur générosité ; Denis Gliksman, Nara Garber et Alexia Bureau ;

    André Carboulet, Joseph Marchi, Claude Crousier, Florent Héau, Michel Arrignon et Yehuda Gilad

    parce qu’il ont été une grande source d’inspiration tout au long de mon parcours ; enfin une pensée

    pour Mag et Martine Tayar qui m’ont donné le goût de la musique, Florence, Magali, Marielle, Anna,

    Jean, Richard, Caroline, David, Sylviane, Jacques, François, J.-B., Daaash, Déa et tous ceux que j’aime.

    Pierre Génisson

  • Enregistré par Little Tribeca à l’Académie américaine des Arts et des Lettres de New York

    du 4 au 7 novembre 2016.

    Direction artistique et prise de son : Nicolas Bartholomée assisté de Jean-Hugues Allard

    Montage et mixage : Maximilien Ciup

    Introduction : Jean-Marie Paul

    Translation by Jean-Marie Paul and David Gould

    Photos © Denis Gliksman pour Buffet Crampon

    Design © 440.media

    AP149 Little Tribeca p 2016 © 2017

    1, rue Paul Bert 93500 Pantin, France

    apartemusic.com

    http://apartemusic.com

  • apartemusic.com

    Also available - Également disponible

    http://apartemusic.com