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Farde pédagogique Cabinet Broodthaers

S.M.A.K.


S.M.A.K.

2 Marcel Broodthaers (1924-‘76) fut une des figures les plus influentes

de l’histoire de l’art du 20ème siècle. L’impact de ses activités en tant

qu’artiste ne fut pas seulement remarqué en Belgique à l’époque. Il perça

rapidement sur la scène internationale et le rayonnement de son oeuvre

perdure encore. L’oeuvre de Broodthaers ne laisse personne indifférent

jusqu’à aujourd’hui. On peut difficilement exagérer son rôle quant à sa

pensée sur l’art, sa fonction et son histoire. Lorsqu’il s’agit de réfléchir

au rôle et aux significations de l’art et des institutions (muséales) dans

lesquelles il fonctionne, son oeuvre en constitue le miroir par excellence.

Chez nous, Broodthaers est sans aucun doute surtout connu pour sa

‘Casserole de Moules’, acquise par le S.M.A.K. en 2001. A partir de

1965, Broodthaers réalisa une série d’assemblages avec des coquilles

d’oeufs et de moules, des bouteilles et des sachets de frites. Grand

Casserole de Moules, qui est le titre officiel de la ‘Casserole de Moules’,

réunit des oppositions cruciales dont l’artiste s’est joué au fil de son

oeuvre, comme la nature par rapport à la culture, le quotidien par rapport

à l’art, la fonctionnalité par rapport à l’esthétique, les choses concrètes

par rapport à leur signification et la forme par rapport au contenu.

Avec le Cabinet Broodthaers, le S.M.A.K. crée de l’espace pour la

présentation permanente e.a. d’oeuvres d’art, d’éditions, de livres et de

pièces d’archives de Marcel Broodthaers que le musée possède dans

sa collection. Vous n’avez pas la patience d’attendre votre visite au

S.M.A.K.? N’hésitez pas à consulter déjà le cabinet :

http://expo.smak.be/broodthaerskabinet

Introduction Le Cabinet Broodthaers a été réalisé en étroite collaboration avec la

veuve Marie Gilissen-Broodthaers.

Pourquoi un travail sur Broodthaers?

Regarder l’art et en parler peut jouer un rôle important pour aider les

élèves à exprimer et former leur propre opinion. Cela leur permet non

seulement d’apprendre quelque chose sur leur propre pensée critique,

mais également d’être confrontés à des idées et des manières diverses

de les approcher. Il ne s’agit pas seulement de regarder ‘vers’ l’art, mais

aussi de regarder ‘avec’ l’art (Cultuur in de Spiegel, Barend Van Heusen).

Au début de sa carrière, Marcel Broodthaers travailla comme poète et

ce n’est que plus tard qu’il devint artiste sculpteur. Ces deux phases ne

sont pas dissociées l’une de l’autre. Broodthaers utilisa une méthode

analogue dans les deux pratiques, à savoir une méthode de références

et d’associations. Toutes ses oeuvres témoignent d’une certaine

imagination poétique. Broodthaers fit de l’art visuel en se servant du

langage comme un aspect important de sa qualité plastique. Ses

oeuvres d’art sont à la limite entre la poésie et l’art. En réalité, on peut

affirmer que les deux mondes se fondent l’un dans l’autre.

Une question que de nombreuses personnes se sont déjà posées au fil

de l’histoire de l’art: “Qu’est-ce que l’art?”. On y retrouve deux courants

de pensées que l’on peut diamétralement opposer l’un à l’autre. D’une

part, il y a “l’art pour l’art”, qui préconise l’expérience esthétique. Le

seul objectif de l’artiste est de créer de la beauté. Pas de proclamer un

message important. A l’opposé, il y a “l’art comme message”, où l’artiste

veut exprimer sa vision par l’art. Mais Marcel Broodthaers refuse de

choisir son camp. Dans ses oeuvres, vous trouverez toujours aussi bien

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de la beauté (quotidienne) qu’un message fort et une opinion personnelle

sur l’art et le monde de l’art. On peut donc trouver de nombreux points

de départ dans son oeuvre qui vous permettront de réfléchir avec vos

élèves à ces deux courants de l’histoire de l’art.

L’oeuf de Broodthaers et l’art de regarder

De nombreux élèves considèrent par réflexe l’art comme quelque chose

qui doit être beau, beau signifiant avant tout que c’est bien fait, d’une

manière qu’ils ne seraient pas en mesure de réaliser. Les oeuvres d’art

hyperréalistes, par exemple, suscitent l’admiration notamment grâce

à leur technique qui semble difficile. De nombreuses oeuvres d’art

contemporaines ne semblent pas les mettre en pratique, de sorte qu’on

entend souvent comme réaction ‘je suis capable d’en faire autant’. Ce

qui est souvent effectivement le cas. Tout le monde est capable de coller

289 coquilles d’oeufs sur un fond peint en rouge. Néanmoins, réaliser

une peinture hyperréaliste est aussi une question d’apprentissage des

techniques correctes.

Cela semble plus simple de présenter quelque chose que s’il faut

réfléchir à la solution depuis le début. Comparez cela avec la légende

autour de ‘l’oeuf de Colomb’. Ce qui paraissait impossible, faire tenir

un oeuf droit, devint subitement très simple, après en avoir fait la

démonstration. L’objectif n’est pas de trouver une définition définitive de

ce qu’est l’art pendant les cours, mais bien de regarder avec les élèves

ce qu’est le regard des autres et d’étudier ce qu’ils trouvent eux-mêmes

beau ou laid. Pour y arriver, vous pouvez vous servir d’une méthode

plutôt philosophique. Quelque chose est-il beau parce que c’est ce je

pense ou parce que c’est beau en soi? Tout le monde trouve-t-il la même

chose belle? Tout le monde doit-il trouver qu’une même chose est belle?

Lorsque vous regardez une oeuvre d’art, vous devez vous poser trois

questions fondamentales.

1. Qu’est-ce que je vois?

Avec quoi l’oeuvre d’art a-t-elle été réalisée?

Si je devais la décrire, je dirais que …

2. Qu’est-ce que j’en pense?

Cela me fait penser à …

Est-ce qu’elle m’attire ou est-ce que je la repousse?

3. Que voulait dire l’artiste?

Evoque-t-on le monde par le biais de l’oeuvre d’art?

Cache-t-elle une histoire personnelle? Et peut-on ou non

l’identifier?

Parler de et avec l’art

En vous aidant des approches suivantes, vous pouvez entamer une

conversation sur et avec l’art. Faites une sélection ou mélangez nos

propositions, mais poursuivez l’entretien en vous concentrant surtout sur

de véritables oeuvres d’art. Une oeuvre d’art a toujours trois dimensions

– même si elle a une forme bidimensionnelle, comme un dessin ou une

photo – et elle s’adresse à plusieurs sens. Ce que vous ne pourrez jamais

ressentir si vous regardez uniquement des reproductions d’oeuvres d’art.

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La belle coquille de moule et la rose fânée

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Temps 25 minutes

Matériel un objet que tout le monde trouve généralement beau; une coquille de moule; une reproduction de Grand Casserole de Moules; le dessin scientifique d’une fleur

But de la leçon les élèves peuvent formuler avec leurs propres mots la différence entre un bel objet et une oeuvre d’art

Objectif de développement:

1. Formation musicale - Image

1.1* développer, à l’aide d’une considération sur l’art et l’image, un jugement de valeur personnel sur les images et les beaux-arts du passé, du présent et de différentes cultures

Vous commencez l’entretien autour d’un objet que la plupart des gens placeraient dans la catégorie ‘beau’, indépendamment du fait qu’ils le trouvent effectivement beau ou pas. Par exemple, une rose. Montrez-en une à la classe et dites que c’est la chose la plus laide que vous ayez jamais vue. Faites clairement comprendre en quoi vous la trouvez aussi laide et pourquoi. L’odeur, par exemple, vous évoque le parfum moisi de cette tante qui donne toujours des baisers humides. La couleur ressemble trop à du sang … Faites passer ensuite la rose et un dessin scientifique d’une rose dans la classe et demandez aux élèves d’imaginer des expressions humiliantes. Encouragez vos élèves à regarder de plus en plus la rose et son dessin dans tous ses détails.

Montrez ensuite un objet quotidien que l’on pourrait trouver très beau. Par exemple, une coquille de moule. Son odeur vous évoque une chouette journée à la mer. Faites circuler la coquille de moule et demandez à vos élèves d’imaginer des compliments. Montrez-leur ensuite la ”Casserole de Moules” de Marcel Broodthaers et expliquez-leur que cet objet a été réalisé par un artiste. Demandez-leur ce qu’ils en pensent.

Puis, demandez à vos élèves de voter. Qu’est-ce qu’ils trouvent plus beau: la rose ou la coquille de moule? Et quelle est selon eux la relation avec la “Casserole de Moules” de Marcel Broodthaers? Discutez le résultat du vote avec la classe. Quel objet semble le plus beau? Comment pourrait-on l’expliquer? Quel objet ressemblerait le plus à une oeuvre d’art, selon eux? Et le résultat du vote sur la “Casserole de Moules” aurait-il été différent sans la conversation préliminaire sur l’objet laid et beau?

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Le regard d’un martien

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Temps 50 minutes

Matériel objets laids apportés par vos élèves; papier; matériel de dessin

But de la leçon les élèves regardent d’un oeil nouveau et tentent de revoir leur première opinion

Objectif de développement


1.3 identifier, comprendre, interpréter et avoir une attitude critique sur l’information de l’image

Objectif final interdisciplinaire:

Racine commune (empathie)

5 tenir compte de la situation, des opinions et des émotions des autres

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Pour ce travail, vous demandez aux élèves d’apporter un objet qu’ils trouvent laid sans qu’ils connaissent le but du travail. Rassemblez tous les objets laids dans un cercle. Demandez aux élèves de s’imaginer qu’ils sont des martiens qui sont aussi des artistes et qu’ils trouvent ces choses vraiment très belles. Tellement belles qu’ils doivent les dessiner. Faites dessiner un objet par chaque élève et demandez-leur d’être très attentifs au moindre détail. Faites-leur également inscrire trois choses qu’ils trouvent particulièrement belles. Est-ce la forme ou la couleur? Un petit détail que personne n’a peut-être encore vu? Ou l’objet leur fait penser à quelque chose de positif?

Demandez ensuite à vos élèves d’imaginer un titre approprié pour l’objet qu’ils ont dessiné avec le regard d’un petit martien. Attention: le martien ne sait pas à quoi sert l’objet sur terre et il ne peut pas non plus lui donner un nom.

Enfin, vous demandez à vos élèves de réfléchir à la façon dont ils pourraient montrer au reste du monde à quel point cet objet leur semble beau. Comment peuvent-ils le rendre encore plus beau?

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L’oeuvre d’art laide et belle

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Temps 40 minutes

Matériel revues; ciseaux; colle; papier dur; post-its

Objet de la leçon les élèves réfléchissent aux termes ‘beau’ et ‘laid’ et essaient de les définir


2. Aptitudes sociales – domaine conventions d’entretien

2. Les élèves peuvent respecter une série de conventions d’entretien verbales et non verbales dans des situations fonctionnelles


Racine commune

(capacité communicative)

1 mettre en pratique des éléments importants d’actions communicatives

Qu’est-ce qui est beau et qu’est-ce qui est laid? Souvent, nous le savons immédiatement. Ces vêtements sont beaux, les autres pas. Ce que vous trouvez beau peut être laid pour quelqu’un d’autre.

Chaque élève réalise deux collages: un beau et un laid. Ils ne reçoivent pas d’autres informations. Les élèves eux-mêmes doivent décider ce qui pourrait être un collage beau ou laid. Accrochez tous les collages dans la classe en les mélangeant. L’objectif est de ne pas dire lequel doit représenter un collage laid et un beau collage. Chaque élève reçoit quelques post-its, pour qu’ils puissent indiquer quels collages des deux leur semble les plus beaux.

Discutez ensuite le résultat. Les élèves ont-ils pu deviner quels collages sont les plus beaux et lesquels sont les plus laids? Pourquoi quelque chose vous semble-t-il beau ou laid? Cela a-t-il un lien avec la forme ou plutôt avec le contenu? Quel est le meilleur collage et pourquoi?

Le plus laid (ou le plus beau) musée du monde

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Temps 30 minutes

Matériel objets ‘laids’ apportés, budget (par ex., 50 petits objets par groupe)

But de la leçon les élèves étudient ce que peuvent être la valeur et la fonction d’un musée vu avec le regard de Marcel Broodthaers


6. Formation musicale - Attitudes

6.2* regarder et écouter l’art sans préjugés


Context 7 Société socio-culturelle

6 attitude active avec la culture et l’art qui nous entourent

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Marcel Broodthaers regarde d’un oeil critique le monde muséal et le musée en tant qu’institut. Dans l’oeuvre “Museum Museum”, il s’interroge sur la vente d’oeuvres d’art comme de banals produits. Il s’est même nommé un jour lui-même conservateur d’un musée qui se trouvait dans sa maison.

Pour comprendre ce que signifie construire un musée, utilisez par exemple les objets ‘laids’ que les élèves ont apportés en fonction du devoir Le regard d’un martien (voir supra) ou de ‘beaux’ objets. Vous réfléchissez avec toute la classe à une définition de ce qu’est ou devrait être un musée. Qu’est-ce qui vaut la peine d’être conservé dans un musée? Faut-il que ce soit quelque chose de ‘beau’? Il existe tant de belles choses. Pourquoi choisissez-vous précisément celles-là pour votre musée? Qui détermine au mieux le choix? Le public, les gens qui travaillent dans le musée ou l’architecte qui a conçu le bâtiment du musée, par exemple?

Divisez la classe en quatre ou cinq petits groupes. Chaque groupe dispose d’un budget limité pour composer une collection pour son musée. Vous pouvez présenter ce budget à l’aide de petits objets ou vous pouvez simplement l’inscrire. Tous les objets ‘beaux’ ou ‘laids’ peuvent être présentés à un ‘salon de l’art’. Chaque groupe peut faire une offre sur les objets qu’il veut présenter dans son musée.

Quelles oeuvres les élèves ont-ils envie d’acheter? Pourquoi? Pourquoi veulent-ils, par exemple, présenter un thème spécifique dans leur musée? Ont-ils déjà pensé à un nom pour le musée? Et comment vont-ils exposer les objets?

Au travail dans les salles du S.M.A.K.

Lorsque vous visiterez le cabinet Broodthaers avec votre classe, vous pourrez choisir de faire un des devoirs accompagnés dans le musée même. Les devoirs sont établis de telle manière qu’ils permettent d’approfondir les thèmes de l’exposition et d’aider les élèves à regarder les oeuvres d’art de manière (plus) ciblée. La méthode est ludique et invite à l’étude.

Vous pouvez considérer le Cabinet Broodthaers comme un musée dans un musée. Il est séparé du reste du bâtiment et l’exposition dure plus longtemps que ce l’on peut voir dans les autres salles. Le devoir suivant permet aux élèves de réfléchir à la fonction et au fonctionnement d’un musée. Marcel Broodthaers s’est penché durant toute son oeuvre sur la signification de l’art et le rôle que peut jouer une institution, comme un musée.

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Regarder (l’art) ES

Temps 10 minutes

Matériel caméra de smartphone

But de la leçon les élèves regardent l’environnement de manière consciente et tentent de le comprendre avec une vision poétique.



Racine commune

(explorer)

8 utiliser les chances d’apprentissage dans diverses situations

Broodthaers regarde les situations et les objets de tous les jours avec un regard ouvert. Tout en s’interrogeant sur le musée en tant qu’institut. C’est ainsi qu’il s’est rendu un jour à une inauguration au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles avec un chameau dans la main et il s’est qualifié lui-même de conservateur d’un musée qu’il avait aménagé dans sa maison.

Mettez vos élèves au défi de regarder, comme Broodthaers, le Cabinet Broodthaers et le bâtiment du musée d’une manière nouvelle et originale. Laissez-les chercher, à l’aide de leur smartphone, un coin ou un détail intéressant de l’espace, dont ils supposent que personne d’autre ne l’aura remarqué. La caméra du smartphone sert de cadre de recherche. En regardant le monde à travers un objectif, l’oeil est subitement attiré par d’autres choses. On peut regarder de près, mais on peut aussi choisir d’avoir une vue plus étendue.

Puis, discutez ensuite les questions suivantes tout en regardant les photos:

• Par quoi leur attention a-t-elle été attirée dans le Cabinet Broodthaers?

• A quoi ont-ils été surtout attentifs?

• Qu’est-ce qui manque selon eux dans l’espace du musée?

• A-t-on photographié des endroits qu’ils n’ont pas tous vus?

Musée dans un musée dans un musée (1er degré)

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Temps 15 minutes

Matériel post-its; matériel d’écriture

But de la leçon les élèves étudient ce qu’est un musée et ils peuvent l’exprimer avec leurs mots propres



1.3 identifier, comprendre, interpréter et adopter une attitude critique des informations par l’image

Pour ce devoir, les élèves travaillent en petits groupes de quatre élèves maximum. Le défi consiste à regarder s’ils pourraient faire un “nouveau” musée. Évidemment sans toucher aux oeuvres d’art, ni les déplacer.

Chaque petit groupe recherche son endroit favori dans le Cabinet Broodthaers. Ensuite, l’oeuvre d’art en question n’est plus une oeuvre d’art de Marcel Broodthaers dans leur imagination, mais une oeuvre qu’ils ont réalisée eux-mêmes. Ils inventent une nouvelle étiquette d’exposition qu’ils peuvent coller sur un post-it à proximité de l’oeuvre d’art.

L’étiquette porte les mentions suivantes:

• Le titre de l’oeuvre d’art

• Le nom de l’artiste

• Le matériel utilisé

Ils inventent ensemble une courte histoire associée à l’oeuvre d’art. Pourquoi ou comment a-t-elle trouvé une place dans le musée? A-t-elle appartenu à quelqu’un de particulier? Est-elle faite à partir de matériel de valeur ou d’un matériel particulier? A-t-elle une forme surprenante? Veut-elle nous raconter quelque chose d’important? Ensuite, chaque groupe guide le reste de la classe vers la “nouvelle’ oeuvre d’art.

Y a-t-il un thème commun à découvrir? Les élèves vont peut-être s’en servir comme base pour imaginer un nouveau nom pour le Cabinet Broodthaers. Que devraient certainement savoir les visiteurs lorsqu’ils visiteront ce “nouveau” musée?

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Sur les traces de Marcel Broodthaers

Parole et image (1er degré)

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Temps 20 minutes

Matériel papier; crayon; crayons feutres; un programme de dessin

But de la leçon les élèves réfléchissent à la relation entre la parole et l’image en combinant les deux d’une manière typographique



1.6 reproduire les impressions tactiles, visuelles, les expériences, les sentiments et les fantaisies d’une façon imagée

Objectif final interdisciplinaire: (créativité)

2 peuvent développer et exécuter des idées et des solutions originales

Dans l’oeuvre d’art Un coup de dés n’abolira jamais le hasard, Marcel Broodthaers renvoie à un poème du même nom de Stéphane Mallarmé de 1897. Ce poète français a joué avec la typographie. Broodthaers a un jour dit à propos de Mallarmé qu’il avait donné forme à l’espace moderne de manière inconsciente. Pour réaliser l’oeuvre d’art, inspirée par le poème, Broodthaers a recouvert le texte typographique de Mallarmé de petites poutres noires. Entraînant la disparition des mots, ne laissant que la forme et le rythme du texte. Le texte est devenu image. Sur la page-titre du recueil, Broodthaers a remplacé le terme “poème” par le terme “image”.

Un des fils rouges qui traverse l’oeuvre du poète-artiste Marcel Broodthaers est la recherche de la relation entre la parole et l’image par rapport aux objets réels. Ce devoir stimule vos élèves à réfléchir à ces relations et au fait que la parole, l’image et la chose ne correspondent jamais à 100%. Par ailleurs, ils recherchent une manière de combiner la parole avec l’image. Le poème “Zeppelin” de 1920 du poète Paul van Ostaijen, par exemple, peut leur servir de source d’inspiration.

Il présente le mot “zeppelin’ sous la forme d’un ballon. Demandez à vous élèves de trouver un mot qu’ils peuvent reproduire d’une manière analogue. Le mot et l’image sont-ils ainsi plus rapprochés? On peut simplement les dessiner sur un papier avec une plume, mais on peut, par exemple, aussi utiliser un programme de dessin.

Ce qui est important est la discussion qui suit. Les questions suivantes peuvent vous aider:

• De quelle manière avez-vous procédé?

• Que ressentez-vous en réalité? Le mot ou l’objet?

• Y a-t-il des mots qui n’existent pas comme chose? Et à l’inverse: y a-t-il des choses qui n’existent pas comme mot?

• L’affirmation “Les images mentent, les mots pas” est-elle correcte?

• Est-ce que vous considérez l’image que vous avez dessinée comme un poème ou plutôt comme une oeuvre d’art? Et davantage comme un mot ou davantage comme une image?

Extra:

Rédigez un poème imagé en transformant un texte existant comme le ferait un sculpteur. Barrez certains mots du poème avec un feutre rouge. Cela donne un nouveau texte fou qui était déjà dissimulé dans le texte original. Pour le faire apparaître, il fallait – comme un sculpteur découpe le bois ou taille la pierre – barrer des mots. Pour permettre de rendre une forme visible qui en fait existait depuis toujours dans le bois ou la pierre – dans votre cas ‘dans le texte’. Regardez attentivement la forme originale et la forme que vous avez créée. P

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Temps 30 minutes

Matériel papier; ciseaux; bâton de colle; revues et reproductions diverses; éventuellement un ordinateur avec une connexion internet et une imprimante

But de la leçon les élèves relient des images entre elles d’une manière poétique et approchent ainsi la réalité d’une autre manière


6. Formation musicale - Attitudes

6.1* continuer à découvrir de nouvelles choses dans leur environnement


Racine commune (pensée critique)

13 peuvent approcher les objets sous des angles différents

Poète-artiste est la meilleure description qui corresponde à Broodthaers. Vous pensez peut-être que l’on ne peut faire de la poésie qu’avec des mots et non avec des images. Mais est-ce bien le cas? Un jeu linguistique se cache dans Grande Casserole de Moules ou la ‘Casserole de Moules’. Broodthaers sème la confusion entre ‘la moule’ et ‘le moule’. Par ce jeu, il a ouvert un vaste éventail de nouvelle significations. Une coquille de moule peut être considérée comme le moule qui sert à la moule. Selon Broodthaers, c’est la forme naturelle parfaite (le moule). La moule évoque aussi les moules-frites typiquement belges.

Pendant ce devoir, les élèves font des rimes avec des images. Pour les jeunes élèves, cela correspond à des rimes avec des mots qui ont (à peu près) le même son. Écrire des poèmes avec des images signifie que vous comparez et reliez des couleurs, des formes, des grandeurs, des sons, etc. entre eux. Les élèves plus âgés peuvent se concentrer sur une manière poétique de traiter des images. Ils peuvent prendre une oeuvre d’art de Marcel Broodthaers comme point de départ ou n’importe quel autre objet qui leur parle.

Demandez à vos élèves de chercher dans des revues ou online des images qui correspondent d’une manière ou d’une autre à l’oeuvre d’art ou à l’objet qu’ils ont choisi. Demandez-leur de transformer les images sélectionnées dans une composition de leur choix. On n’utilise pas l’image de départ. Vous pourrez donc deviner par la suite quelles oeuvres d’art ou quels objets étaient à la base de la composition.

Faire des poèmes imagés

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Un musée dans le local de classe

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Temps 50 minutes

Matériel objet apporté; papier; crayons; corde; (papier)collant; argile ou plâtre

But de la leçon les élèves transforment un objet courant en une oeuvre d’art en intervenant sur sa forme



1.5 résoudre les problèmes d’images, appliquer des techniques et utiliser des outils et des matériaux pour donner une forme d’une manière qui les satisfait


Racine commune (créativité)

3 entreprendre soi-même des démarches pour réaliser des nouveautés

Marcel Broodthaers était actif comme poète avant de se faire connaître comme artiste. Il ne connut pas un grand succès. Sa première oeuvre comme artiste sculpteur fut Le Pense-Bête, une série d’exemplaires invendus de son dernier recueil de poésies du même nom qu’il avait figé dans du plâtre posé sur un socle. A partir de ce moment, plus personne ne pouvait lire les recueils de poésies. Ils avaient été transformés en sculpture. Ce qui surprit le plus l’artiste fut que le public ne s’intéressait toujours pas au contenu des recueils de poésies. En outre, personne ne remarqua que Le Pense-Bête était à la fois oeuvre d’art et poésie.

Le Pense-Bête aborde deux thèmes importants dans l’oeuvre de Broodthaers. En premier lieu, la recherche de la relation entre le mot, l’image et l’oeuvre d’art: ‘pense-bête’ signifie ‘aide-mémoire’, mais on peut aussi comprendre ‘bête’ dans le sens d’un ‘animal’ ou de ‘stupide’. En second lieu, la question de la position économique de l’artiste: le recueil de poésie invendable sur lequel il avait travaillé assez longtemps gagna subitement en valeur économique comme une sculpture créée proportionnellement plus vite et elle coûta davantage comme sculpture vendable.

Demandez à vos élèves d’apporter un objet à l’école dont ils ne se servent plus. Pour se familiariser avec l’objet, vous pouvez faire les exercices d’observation suivants:

• Imaginez une seule phrase en partant de la perspective de l’objet. Que dirait-il s’il pouvait parler? A quoi servait-il? Que vaut-il encore maintenant?

• Choisissez dix mots qui correspondent à l’aspect extérieur de l’objet.

• Imaginez une nouvelle manière d’utiliser l’objet.

• Faites briller une source lumineuse vers l’objet et faites un contour de l’ombre. Essayez ensuite de compléter avec des détails sans regarder à nouveau vers l’objet.

Après avoir effectué ces exercices, vos élèves auront un lien plus fort avec l’objet de leur choix. L’étape suivante consiste à le convertir en oeuvre d’art en procédant à une (petite) intervention. Laissez le choix à vos élèves entre une corde, du papier collant, du papier, de la peinture, de l’argile et du plâtre. Ils peuvent mener l’expérience librement. Veulent-ils, par exemple, rendre l’objet inutilisable ou en accentuer la forme ou veulent-ils la changer? Dès qu’ils sont satisfaits du résultat, demandez-leur de réfléchir à un titre pour leur oeuvre d’art.

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Construisez une exposition avec toutes les oeuvres d’art. Pour la commenter, vous pouvez vous servir des questions suivantes:

• Qu’avez-vous découvert pendant les exercices d’observation?

• Comment votre objet est-il devenu une oeuvre d’art?

• Quand l’objet s’est-il transformé en oeuvre d’art?

• Comment regardez-vous l’objet à présent? Le voyez-vous autrement que sous sa forme originale?

• De quelle manière a-t-il de la valeur comme oeuvre d’art?

Collection d’images

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Temps 25 minutes

Matériel une collection d’objets analogues; colle; un fond solide ou un appareil photo

But de la leçon les élèves découvrent en faisant l’expérience eux-mêmes avec la collection et le tri de (petits) objets pour que le quotidien soit aussi beau



1.2 se faire des impressions, les transformer et en discuter en touchant et en sentant (tactilement), en regardant et en voyant (visuellement)

En utilisant des objets d’usage courant dans ses oeuvres d’art, Marcel Broodthaers faisait référence au pop art américain et à la société de consommation. Dans l’oeuvre 289 Oeufs, il réfléchit au statut de la peinture et de la sculpture. Il semble relativiser l’importance de l’art en collant des oeufs ‘banals’ en grand nombre sur une toile peinte. Mais cela ne tient pas compte de la symbolique particulière que Broodthaers associe aux oeufs. Il perçoit les oeufs comme des moules sculpturaux ou des moules (de coulée).

Dans cette oeuvre, l’artiste place littéralement la sculpture au-dessus de la peinture. Par ailleurs, il souligne la vulnérabilité de l’art – les coquilles d’oeufs sont très fragiles – et il critique notamment la collectionite des musées avec cette série de coquilles soigneusement rangées. Il est amusant de savoir que le S.M.A.K. conserve une boîte spéciale de premiers secours contenant une réserve de coquilles d’oeufs. Si un oeuf de l’oeuvre devait être remplacé par un oeuf de réserve, on peut se demander s’il est encore possible de considérer l’oeuvre d’art comme l’oeuvre originale, initiale.

Discutez les questions suivantes avec vos élèves:

• Qui possède une collection? Que collectionnent-ils?

• Pourquoi certaines personnes collectionnent-elles?

• Pourquoi un musée collectionne-t-il des objets?

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Les élèves constituent une collection d’images, composée de petits objets qui à première vue semblent plus ou moins avoir le même aspect. Songez à des clés, des boutons, des allumettes, des petits galets, des brins d’herbe, etc. Vous demandez ensuite à vos élèves de coller la collection sur un support, comme Broodthaers colla les oeufs sur une toile de peinture. Ou vous pouvez leur faire faire des archives (digitales) en photographiant les objets. Demandez aux élèves de réfléchir à la manière dont ils veulent organiser leur collection. Ils peuvent être attentifs, par exemple, à la forme, la couleur ou la grandeur. Disposent-ils les objets du plus grand vers le plus petit ou préfèrent-ils mélanger les formats? Rassemblent-ils toutes les couleurs apparentées ou choisissent-ils plutôt un mélange bariolé?

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