Les Cordeliers de St. Vincent a.s.b.l. . www.lescordeliersdesaintvincent.be 2010 IV 1 / 10
Bulletin trimestriel VVOOUUSS IINNFFOORRMMEE
Secrétaire Genot Rosane Chaussée de Charleroi, 192 5070 VITRIVAL tel: 071 712758 gsm: 0478734640
SOMMAIRE
Expéditeur responsable : A. Cadorin, rue J. Doinet, 32 4140 Dolembreux Tous droits de traduction, d’adaptation ou de reproduction interdits.
Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leur(s) auteur(s)
Octobre-Novembre-Décembre 2010
► Le mot du Président
► Voyage 2010 en … Wallonie
► Le vignoble du Haut-Adige
► Les vieux cépages redécouverts
Les Cordeliers de St. Vincent a.s.b.l. . www.lescordeliersdesaintvincent.be 2010 IV 2 / 10
Les Cordeliers de Saint Vincent a.s.b.l.
Président
Albert Cadorin
Rue J. Doinet, 32
4140 Dolembreux
tel: 04 36.87.542 [email protected]
Relations extérieures
Vice-Président
Pierre Dardenne
Rue du Sacré-cœur, 7
5590 Leignon
tel : 083 61 35 79
gsm: 0478 92 15 95
Secrétaire
Genot Rosane
Chaussée de
Charleroi,192
5070 VITRIVAL
tel: 071 71 27 58
gsm: 0478 73 46 40
Trésorier
Daniel Dal Canton
Rue La Basse, 13
4550 Nandrin
tel: 085 51 25 02
Trésorier adjoint
Dewulf Jean-
Pierre
Chaussée de
Charleroi,192
5070 VITRIVAL
tel: 071 71 27 58
gsm: 0478 73 46 40
Administrateur
Philippe Druart
Rue de Corsal, 49
1450 Chastres
tél : 081 61 57 91 [email protected]
Administrateur
Roger Thibaut
Rue CPT.Jomouton,
68
5100 Jambes
tel: 081 30 30 38
Administrateur
Arthur Verleye
20 Thier Hamal, 20
4630 Tignée-Soumagne
tel. : 04/37 72 756
gsm : 0473/94 47 57 [email protected]
Cotisation 2010 : 12,50 Euros. à verser sur le compte N° 340-0340189-48 Cotisation pour l’étranger 15 € IBAN : BE11 3400 3401 8948 / BIC : BBRUBEBB
Inscription auprès du trésorier !!!
Courrier à adresser au secrétariat !!!
TARIF DES PUBLICITES COMMERCIALES
Une parution Quatre parutions
1/8 de page 3,72 Euros 12,39 Euros
¼ de page 7,44 Euros 24,79 Euros
½ page 14,87 Euros 49,58 Euros
1 page 29,75 Euros 99,16 Euros
Les Cordeliers de St. Vincent a.s.b.l. . www.lescordeliersdesaintvincent.be 2010 IV 3 / 10
AVANT TOUTE CHOSE : RETENEZ LA DATE de l’ASSEMBLEE GENERALE,
le Samedi 2 Avril 2011 Information et ordre du jour dans le bulletin de février 2011
Dolembreux, le 15/12/2010
Année viticole 2010.
Année marquée le plus souvent par un temps frais et humide, et trop peu souvent par des périodes ensoleillées,
qui s’est terminée pour certains Cordeliers dans la normalité, voire même une récolte abondante (un taux de
sucre raisonnable mais une très grande acidité), pour d’autres les variétés hâtives ainsi que les tardives G-W et
Riesling n’ont même pas été vendangées vu leur mauvaise qualité.
Souhaitons que l’année 2011 sera d’une qualité supérieure.
Notre voyage dans le namurois et le brabant wallon.
Encore une grande satisfaction pour notre voyage.
Bien que certains cordeliers avaient souhaité se rendre à l’étranger, c’est à l’initiative de quelques membres
assidus que la décision à été adoptée d’organiser une visite dans notre région, nous les en remercions car ce fut
une véritable leçon de choses au point de vue didactique, rarement nous obtenons une présentation aussi fouillée
avec un accueil aussi chaleureux, un grand merci à nos deux hôtes Cordeliers pour un pareil dévouement à notre
association.
Le président,
Albert Cadorin,
Le mot du Président
Le Président et le comité souhaitent à tous nos membres et à leur famille une très heureuse année 2011
Les Cordeliers de St. Vincent a.s.b.l. . www.lescordeliersdesaintvincent.be 2010 IV 4 / 10
Compte rendu du voyage organisé le 25 septembre
Par Jean-Pierre et Rosane Dewulf
Par un samedi froid et pluvieux les 43 participants au voyage se
retrouvent sur le parking du département Qualité du CRA-W de
Gembloux. Nous démarrons à 7h45 car il faut attendre quelques
retardataires.
C’est vers 8h30 que nous
arrivons à Falaën chez Monsieur
et Madame Trémoroux qui nous
réservent un accueil chaleureux.
Nous découvrons le matériel
relatif à la culture de la vigne et à
la production du vin installé avec art sous une tonnelle.
Quelles splendeurs s’offrent à
nos yeux : des rangées de pieds
de vigne alignés au cordeau, un
filet placé et tendu sans aucun
faux pli, des panneaux qui
indiquent le nom de chaque cépage……..
Nous progressons sur une pelouse entourée de vignes, de fleurs, et de légumes entretenus de façon magistrale.
Tout le monde est unanime pour féliciter le maître des lieux.
Mais la visite ne s’arrête pas là, car sous une autre tonnelle se trouvent des verres, des chaises et quelques
collations telles : pain -fromage –biscuits et café. Madame Trémouroux nous sert l’excellent vin de son mari et
nous dégustons d’abord un vin blanc sec mélange rivanner- sieger, ensuite un vin blanc demi sec sieger et
ortéga un rosé dornfelder, un rouge régent. Il faut préciser que notre
ami Léon est un vigneron amateur averti qui
chaque année présente ses vins à la
dégustation et qu’ils sont toujours très bien côtés.
Malheureusement le temps s’écoule et c’est
sous le soleil mais avec regret que nous quittons Falaën.
Nous poursuivons notre périple vers Dinant
où nous sommes attendus dans le chai d’un
autre Cordelier, Monsieur Marcel Leroy. Il
reçoit notre petite troupe et nous explique
avec passion et sans omettre aucun détail
comment lui est venue l’idée de planter des vignes à l’âge de 75 ans.
(Pour plus de détails se référer au numéro précédent dans lequel Mrs
Courtois et Moiny ont réalisé un reportage sur le vignoble de Mr Leroy).
Vers 10h30 nous parcourons son vignoble La météo n’est hélas pas
Les Cordeliers de St. Vincent a.s.b.l. . www.lescordeliersdesaintvincent.be 2010 IV 5 / 10
clémente pour les visiteurs, le vent et le froid nous obligent à écourter notre balade.
Mr Leroy prévoyant a dressé une tonnelle sous laquelle nous pouvons nous sustenter. Notre hôte aidé de son fils nous propose des sandwichs garnis à volonté et procède à la dégustation de son vin.
Nous reprenons la route de Dinant vers 12h15 en direction du lac de Bambois où nous sommes attendus pour le
repas de midi. Au restaurant nous retrouvons Mr Leroy que Mr et Mme Dardenne ont véhiculé jusque là.
Un très bon repas nous est servi et bien repus nous partons à la découverte des jardins.
Notre guide nous emmène d’abord au jardin du « savoir » un espace qui regorge de surprises visuelles et
olfactives. Nous traversons ensuite le jardin des droits de l’homme, la roseraie, le jardin aux petits fruits, la mare aux plantes aquatiques médicinales nous permettent de découvrir une nature riche et généreuse.
Nous quittons ce cadre enchanteur vers 16h30. Nous modifions notre planning car Monsieur Rigo du domaine
de Mellemont, ne pouvant nous recevoir, nous a trouvé un autre lieu de visite. Nous le remercions pour son
amabilité.
C’est donc à Bovesse que nous réalisons la dernière étape du
voyage. Monsieur Jean-François Baele, jeune vigneron, très
prometteur nous accueille au domaine du Ry d’Argent. La visite
du vignoble s’effectue dans le froid et quelques personnes
abandonnent le groupe pour se retrouver au chaud dans le chai.
Nous goûtons les vins du domaine lorsque tous les participants
sont enfin rassemblés autours des tables de dégustation.
C’est sous une pluie battante que nous repartons
vers Gembloux où nous arrivons vers 19h30.
Après cette journée bien remplie nous regagnons
nos voitures et nous nous disons au revoir en
attendant le prochain voyage.
Encore un tout grand merci à Léon Trémouroux et Marcel Leroy pour leur accueil chaleureux.
RAPPEL : AFIN D’EVITER DES FRAIS DE COURRIER, NOUS VOUS INVITONS A REGLER VOTRE
COTISATION 2010. RAPPEL : AFIN D’EVITER DES FRAIS DE COURRIER, NOUS VOUS INVITONS A
REGLER VOTRE COTISATION 2010. RAPPEL : AFIN D’EVITER DES FRAIS DE
COURRIER, NOUS VOUS INVITONS A REGLER VOTRE COTISATION 2010.
RAPPEL : AFIN D’EVITER DES FRAIS DE COURRIER, NOUS VOUS
INVITONS A REGLER VOTRE COTISATION 2010.
Les Cordeliers de St. Vincent a.s.b.l. . www.lescordeliersdesaintvincent.be 2010 IV 6 / 10
Le Trentin Haut-Adige (Trentino-Alto Adige) Le Trentin Haut-Adige, la région la plus septentrionale d’Italie, est limité par les Alpes de Rhétie et le massif des Dolomites. Seulement 15% de la surface du Trentin Haut-Adige peut être cultivé et la production consiste principalement de fruits et de raisins pour le vin. La difficulté de cultiver la
vigne sur des collines en terrasses, souvent très pentues, oblige les producteurs à mettre l’accent sur la qualité. Les trois-quarts de la production sont classés DOC et la majeure partie des vins est exportée. Le Trentin Haut-Adige, qui est situé à la frontière avec l’Autriche et la Suisse, est divisé en deux provinces distinctes. Le Trentin (Trentino), situé autour de la ville de Trente (Trento) au sud, est historiquement italophone. Le Haut Adige, situé autour de la ville de Bolzano (Bolzen en allemand) au nord, est aussi connu sous le nom de Südtirol et la majorité est germanophone. Autrefois autrichien, le Südtirol est officiellement bilingue. La production des nombreux vins de cépage est concentrée dans deux larges zones DOC : Trentino au sud et Alto Adige ou Südtirol, au nord. L’appellation Alto Adige DOC comprend les vins des zones distinctes suivantes, reconnues pour leur élégance : Colli di Bolzano/Bozner Leiten, Meranese di Collina/Meraner, Santa Maddalena/St Magdalener, Terlano/Terlan, Valle d’Isarco/Eisacktal, et Val Venosta/Vinschgau. Bien que les experts s’accordent à dire que le climat alpin favorise la
croissance de raisins aptes à produire des vins blancs aromatiques, historiquement, on a toujours donné plus d’importance aux vins rouges, qui comptent pour presque les deux-tiers de la production de la région. Le Schiava ou Vernatsch est le cépage prédominant dans la région où il produit des vins rouges légers et éclatants, exportés en grande quantité vers les pays germanophones du nord. Le plus estimé est le St Magdalener ou Santa Maddalena, cultivé sur les pentes pittoresques en surplomb de Bolzano. Le vin le plus connu est le Caldaro ou Kalterersee. Provenant des magnifiques vignobles qui entourent le joli lac du même nom, la production atteint presque 15 millions de bouteilles par année. Les rangs de Schiava, qui s’étendent à travers le Südtirol le long de la rivière Adige jusque dans le Trentin et la Vénétie sous l’appellation Valdadige ou Etschtaler, donnent des vins rouges et des vins blancs
commerciaux. Il y a d’autres vins rouges dotés d’une plus grande classe. Ce sont le Lagrein, natif du Haut Adige, et le Teroldego du Trentin, qui produisent des vins dotés de personnalité qui se classent parmi les plus grands vins du nord de l’Italie. Le Lagrein pousse très bien sur les plaines de graves le long de l’Adige à Gries, un quartier de Bolzano où le vin, avec le temps, atteint de l’ampleur et de la rondeur. Santa Maddalena est réputé depuis longtemps comme vin rouge léger et raffiné. Le Teroldego, cultivé dans les plaines de Rotaliano, au nord de Trente,
est un vin particulièrement agréable quand il est jeune, mais ayant la capacité de vieillir de façon magnifique dans les grands millésimes. Dans le Trentin, le Marzemino produit un vin rouge jeune, vif et frais, pour tous les jours. Dans les deux provinces, on trouve des plantations de plus en plus importantes de Cabernet Sauvignon et de Merlot, qui donnent de très grands vins quand ils sont vinifiés seuls ou en assemblages. La région produit également quelques-uns des rosés les plus fins d'Italie, parmi lesquels se distingue le Lagrein
Kretzer. Le doux Moscato Rosa qui est doté de délicats arômes floraux est un vin de dessert très recherché et fort prisé.
Trente (Trento) est la capitale régionale du Trentin Haut-Adige qui comprend aussi la province de Bolzano. La région occupe le 11e rang pour la taille (13 607 kilomètres carrés) et le 16e au plan démographique (930 000 habitants). Les vignobles couvrent 13 670 hectares, dont 12 900 hectares sont aptes à produire des vins DOC. La production moyenne annuelle est de 1 200 000 hectolitres (12e) dont environ 70% DOC, desquels 60% sont rouges.
Les Cordeliers de St. Vincent a.s.b.l. . www.lescordeliersdesaintvincent.be 2010 IV 7 / 10
La demande croissante pour les vins blancs a eu pour effet d’inciter les viticulteurs à planter davantage de grands cépages importés. Les plus implantés sont les blancs aromatiques : Sylvaner, Veltliner, Gewurztraminer, Müller Thurgau et Moscato blanc. Mais certaines caves produisent des vins de Chardonnay, Pinot Bianco et Grigio et Sauvignon qui se distinguent parmi les plus grands d’Italie. Le Nosiolo, cépage originaire du Trentin, donne un vin blanc sec et savoureux, qui sert aussi de base pour le Vino Santo, un somptueux vin de dessert en provenance de la Valle dei Laghi, au nord du Lac de Garde. Bien que d’après les normes internationales, les vins blancs de la région soient parfois considérés comme légers, les meilleurs vieillissent très bien. Les Pinot Bianco, Riesling, Sylvaner et Müller Thurgau ont la réputation de conserver toute leur fraîcheur et leur vivacité pendant une décennie et davantage. Mais on favorise toujours beaucoup le Pinot Grigio et, de plus en plus, le Chardonnay et le Gewurztraminer.
Le Trentin est le plus gros producteur de Chardonnay d’Italie. C’est également le premier producteur de vins mousseux de méthode classique ou traditionnelle, un grand nombre de ceux-ci étant classés Trento DOC. Le Haut Adige a aussi contribué à relever les standards de qualité des vins mousseux.
Récemment, les viticulteurs des deux provinces ont commencé à produire des vins blancs plus consistants, dotés d’une plus grande complexité, issus principalement de Chardonnay, Sauvignon, Pinot Bianco et Gewurztraminer (dont le nom provient du village de Tramin dans le Südtirol). Les vins rouges ont aussi acquis une plus grande dimension, surtout en ce qui concerne le Lagrein et le Teroldego et certains assemblages avec le
Cabernet et le Merlot, mais aussi avec le Pinot Nero. Ils contribuent ainsi à rehausser le prestige de la région dont la magnifique production de vins d’appellation DOC ne reflète pas entièrement l’extraordinaire potentiel qualitatif.
Quoique traditionnellement exportés vers les pays germanophones du nord, les vins du Trentin Haut-Adige – surtout les blancs – ont récemment gagné de grandes parts de marché en Italie, ainsi que sur les marchés étrangers aux États-Unis et en Grande-Bretagne.
Italie : vers une vendange à 46 millions d'hectolitres
Après une vendange 2009 historiquement faible, l'Italie se rattraperait en 2010 pour revenir au
niveau de production de 2008 : la vendange 2010 devrait se situer à 46 millions d'hl, en hausse de 5% par rapport à 2009 (45,4 millions d'hectolitres), selon l'Istat, ISMEA (l'institut italien d'études économiques pour le secteur agro-alimentaire) et l'Unione Italiana Vini. Ces estimations sont cependant susceptibles d'être affectées par la météorologie de juillet, août et septembre. On surveillera notamment l'état des réserves en eaux, riches d'un hiver pluvieux mais aujourd'hui en butte à une importante vague de chaleur. On surveillera aussi la pression des maladies, en particulier dans les zones qui bénéficient d'une certaine humidité.
Il y a en effet de grandes disparités entre les régions, même si on retient que les vignobles du nord de la péninsule devraient connaître des niveaux de production égaux ou légèrement supérieurs, ceux du centre de la péninsule devraient maintenir les faibles niveaux de production observés en 2009, à l'exception des Marches, où les rendements devrait progresser au point de compenser au moins une partie des pertes de 2009. L'ensemble des vignobles du Sud (Molise, Campanie, Calabre, Pouilles et Basilicate) devraient voir leur production progresser en 2010, mais pas la Sardaigne, ni la Sicile dont
la vendange pourrait rester au niveau de celle de 2009, voire régresser encore.
Les Cordeliers de St. Vincent a.s.b.l. . www.lescordeliersdesaintvincent.be 2010 IV 8 / 10
De la diversité des cépages.
La plantation de cépages références pour les consommateurs constitue la tendance. Est-ce bien la bonne voie. ?
Ne devrait-on pas se préoccuper de différenciation et davantage d’originalité que de tenter d’atteindre la qualité
des vins commerciaux ? Voici ce que nous apprenait une publication récente Vitisphère (www.vitisphere.com)
intitulée « Cépages : Plaimont fait le point sur la diversité génétique du vignoble » au sujet de ce qui est en
cours en France.
C’était les 9 et 10 septembre dernier. Le groupement coopératif gerso-landais Plaimont (appellations Saint-
Mont, Madiran et Pacherenc du Vic-Bilh) organisait un colloque qui avait pour but de présenter en partenariat
avec plusieurs organismes et chercheurs publics, les travaux menés depuis 25 ans pour la sauvegarde et le re-
développement de cépages locaux oubliés.
Les objectifs de la conservation des cépages anciens
Le vignoble français se concentre sur quelques cépages: en 2006, 20 variétés représentaient 86% du vignoble,
contre 53% en 1958. Au fur et à mesure que les vieilles parcelles sont arrachées, les cépages secondaires
disparaissent et 16 variétés ne sont plus recensées depuis une dizaine d’années. Par la conservation des cépages
anciens, il s’agit de préserver le patrimoine, mais aussi de valoriser celui-ci en inscrivant de nouvelles variétés
ou de nouveaux clones de variétés déjà connues au catalogue officiel. Elles permettront aux vignerons de jouer
sur le côté typique de la production locale, mais aussi de s’adapter au changement climatique, grâce à des clones
plus tardifs, moins alcoologènes, ou encore de diminuer les intrants en adoptant des plants plus résistants au
botrytis. Enfin, la conservation permet de faire des recherches de parenté, mais aussi d’élargir les possibilités de
la création variétale, et de trouver de nouveaux gènes intéressants.
La conservation des cépages en France
6000 cépages sont actuellement connus dans le monde, 500 sont recensés en France (150 dans le Sud-Ouest),
dont 325 sont autorisés à la plantation. Laurent Audegain, responsable sélection, recherche et développement à
l’Institut Français de la Vigne et du Vin, a présenté les trois niveaux de conservation actuellement existant dans
l’hexagone :
- La plus large : la collection internationale des cépages et vitacées du domaine de Vassal à Marseillan, dans
l’Hérault, en bordure du littoral, dans des zones de sable, à l’abri des viroses, en particulier du court-noué. On y
trouve 2600 cépages, diversifiés en 5000 « accessions » de Vitis vinifera originaires de 38 pays, plus une
trentaine d’espèces de Vitis non vinifera d’origines américaines ou asiatiques.
-La plus spécialisée : 120 conservatoires consacrés à la diversité interne à une variété de cépage existent
actuellement en France (contre moins de 20 en 1984) ; ils ont pour but de conserver les individus les plus
différents d’une espèce.
-La plus utilisable : la collection de l’Espiguette, au Grau du Roi, également dans des zones de sable, avec 4000
clones conservés, dont 1100 diffusables pour la profession viticole, représentant 300 cépages.
La base de données des cépages français est consultable sur http://bioweb.ensam.inra.fr/collection_vigne. Une
base de données européenne est disponible sur internet depuis début décembre à l’adresse http://www.eu-
vitis.de.
Génome et identification des cépages
Le génome des êtres vivants est constitué de gènes qui sont des unités d’information transmises à la
descendance. Assemblés au sein de l’ADN, les gènes se différencient par l’ajustement variable de quatre unités
de base appelées adénine, thyamine, cytosine et guanine (ATCG). La variabilité d’assemblage explique la
diversité du vivant et la lecture des bases définit un code (génétique) spécifique.
Le génome de la vigne contient environ 30 000 gènes. On pense qu’il a résulté de la fusion des génomes de trois
autres plantes antérieures. La majorité des caractères intéressants de la vigne fait intervenir plusieurs gènes.
Enfin, une même vigne peut avoir un ADN différent selon la partie que l’on observe.
Les Cordeliers de St. Vincent a.s.b.l. . www.lescordeliersdesaintvincent.be 2010 IV 9 / 10
La comparaison du code lu dans l’ADN d’un cépage à celui de cépages connus permet d’identifier les
répétitions semblables et en conséquence les liens de parenté qui existent entre cépages. On a découvert de cette
manière que le Merlot était issu du croisement du Cabernet franc et d’un cépage retrouvé en 1996 en Bretagne,
la Magdeleine noire des Charentes, qui a également donné le Cot en croisement avec le Prunelard.
Des utilisations de cépages anciens retrouvés
Le travail de conservation donne lieu à des utilisations concrètes. En Champagne, certains producteurs
s’intéressent de nouveau au Petit meslier et à l’Arbane ; en Isère, Savoie et Côtes du Rhône, il y a actuellement
une démarche pour redévelopper le Mornen, le Chouchillon, la Mècle de Bourgoin ; la Savoie a aussi
redéveloppé le Persan et la Mondeuse blanche ; en Charentes, on réutilise le Chauchet pour le Pineau des
Charentes ; en Provence, le Mollard ; l’Aspiran en Minervois-La Livinière (rebaptisé Riverenc) ; le Prunelard à
Gaillac ; en Jurançon, le Camaralet (pour obtenir des vins de degré alcoolique inférieur) ; en Ardèche, le Chatus
et le Couston (qui vient d’être inscrit au catalogue).
A l’étranger, au Chili, la Carmenère, qui avait quasiment disparu en France, a permis de se démarquer du
Cabernet-Sauvignon. En Espagne, depuis dix ans, en Catalogne, la société Torres a créé un conservatoire grâce
auquel ont été redéveloppés le Samso et le Garro. En Sicile, le Nero d’Avola connaît une réémergence très
forte. En Californie, à côté des cinq cépages les plus répandus, on voit émerger le Tannat et le Cot en rouge, le
Pinot gris, la Marsanne et la Roussanne en blanc. Enfin l’Australie voit se développer le Savagnin (au début
confondu avec l’Albarino).
Le conservatoire des cépages de Saint-Mont
Alors que le vignoble local connaissait une importante restructuration dans les années 80, Jean-Paul Houbart,
technicien de la cave de Plaimont, a commencé à marquer des vieilles souches et à conserver des variétés
comme le Tannat meunier, le Tannat quillard ou encore le Miousap. En 1999, le travail a pris une tournure plus
scientifique avec la participation de l’ENTAV, de l’Onivins, de l’INRA et de la chambre d’agriculture des
Pyrénées-Atlantiques. Une prospection d’une dizaine de parcelles a été réalisée, en particulier une parcelle
préphylloxérique franche de pied. 362 souches ont été marquées, dont 46 variétés non identifiées. Les souches
ont été testées du point de vue de leur sensibilité aux viroses, puis récoltées et greffées sur le porte-greffe 3309.
Pour réaliser ensuite un conservatoire, le plus difficile fut d’obtenir des autorisations de planter des cépages non
classés, voire inconnus. La parcelle de vigne utilisée a été achetée par les producteurs Plaimont, qui ont financé
la plantation. En juin 2002 ont été plantés 5022 pieds sur 63 ares. Sur les 40 cépages présents, 11 sont utilisés
actuellement, 9 sont encore dans la mémoire locale mais presque disparus, 6 sont d’anciens cépages
complètement oubliés mais sauvegardés à Vassal, 11 cépages sont inconnus, 1 cépage est à l’état sauvage
(lambrusque), et deux sont non identifiés génétiquement. Pour les producteurs Plaimont, l’objectif est plutôt de
trouver des compléments pour complexifier les assemblages.
Bientôt un nouveau cépage au catalogue ?
Les cépages du conservatoire font l’objet de mesures sur pied, de vinifications (avec des levures neutres),
d’analyses des vins (rendements, polyphénols, acidité, alcool, anthocyanes) puis de dégustations (qualité et
quantité des tannins, chaleur, acide, gras, végétal, épice, fruit rouge, intensité aromatique du nez, maturité du
fruit, persistance, intensité aromatique de la bouche).
Les prochaines étapes seront pour les nouveaux cépages intéressants l’inscription au catalogue des cépages
(dans un délai de six ans minimum), ou la sélection d’origines locales de cépages connus (délai de huit ans).
Actuellement, se profile déjà un candidat intéressant, le « plant de Dubosc 1 », qui a une petite grappe serrée à
petits grains, une maturité tardive, un degré potentiel élevé à maturité, une acidité élevée, mais avec des tanins
très fins, moins puissants que le tannat, une belle longueur et un beau volume en bouche.
Les Cordeliers de St. Vincent a.s.b.l. . www.lescordeliersdesaintvincent.be 2010 IV 10 / 10
Bulletin trimestriel Octobre-Novembre-Décembre 2010
Bureau de dépôt: 5590 Ciney
N° Agrément P705041
BELGQUE-BELGIE
P.P.
5590 CINEY
9/2256
Le Cordelier
Expéditeur responsable En cas de déménagement ou d'adresse inexacte,
Albert CADORIN prière de renvoyer à l'expéditeur.
32, rue J.Doinet
4140 DOLEMBREUX MERCI FACTEUR
ASSEMBLEE GENERALE, le 2 AVRIL 2011 Lieu, heure et programme dans le prochain numéro
Marquer la date sur votre calendrier CORDELIER